Homicide sexuel? – Objet contondant
Québec? / Saint-Lénonard d’Aston - ? SC
Louis Leblanc, une connaissance de 25 ans, prison à vie.
Denise Ampleman, 22 ans, est disparue de son logis de Québec le 29 juin 1968 alors qu’elle devait se rendre à Montréal pour un party. Elle avait ensuite prévu de revenir chez elle pour le 6 juillet, car ce jour-là son frère devait se marier. Lorsque Denise ne s’est pas présentée au mariage, ses parents ont aussitôt contacté la police afin de signaler sa disparition.
C’est un policier qui patrouillait à Saint-Léonard d’Aston qui a découvert son corps, quelques jours plus tard, et qui était presque entièrement décomposé. Les nombreux examens faits par la suite n’ont pas réussi à déterminer clairement la cause du décès. Pourtant, l’inspecteur-chef Richard Masson a parlé plus tard du fait que la victime avait eu le crâne défoncé. Quelques jours plus tard, c’est au volant de l’auto de Denise que Jean Leblanc a été arrêté, à Sainte-Perpétue. La voiture, une Acadian, se trouvait sur un stationnement, à deux doigts d’être détruite pour la ferraille. L’accusé avait compris qu’il fallait se débarrasser du véhicule.
Au cours de leur enquête, la SQ a « découvert que Denise Ampleman fréquentait de nombreux personnages en vue de Québec et qu’elle aurait même été la protégée d’un homme influent. »[1]
En septembre 1968, les avocats de Leblanc ont manifesté leur souhait de faire casser le jugement prononcé contre leur client, c’est-à-dire le verdict du coroner, qui tenait Leblanc criminellement responsable de la mort de Denise. Ce conflit juridique n’a cependant pas empêché la Couronne de déposer une accusation officielle de meurtre.
En mars 1969, Me Raymond Daoust a déposé une requête pour faire retarder le procès de son client. Vers la même époque, sans doute pour contrer les effets de Me Daoust, le procureur général dans cette affaire avait nommé le célèbre Me Noël Dorion, qui avait mené à bien quelques gros procès retentissants, donc les trois dossiers reliés à l’affaire de Sault-au-Cochon.
Mais voilà que le 19 avril 1969, un certain Réal Morneau était assassiné d’une balle dans le cœur « devant la résidence de M. Aimé Benoît, à l’entrée même du Rang du Bord de l’Île où l’automne dernier on faisait la macabre découverte de Denise Ampleman, un témoin important, M. Jean Paul Soucy, 54 ans, est présentement détenu à la prison commune de Trois-Rivières et l’enquête du coroner déterminera s’il devra répondre à quelconque accusation. »[2]
Finalement, le procès de Leblanc a été remis à l’automne 1969. Mais les péripéties dans cette affaire ne se sont pas arrêtées là. En octobre 1969, Leblanc a dû être transféré à la prison de Rimouski après avoir été victime d’une violente agression. Son procès a été remis au 26 janvier 1970.
En février 1970, le procès a enfin pu commencer, au palais de justice de Trois-Rivières. Appelé pour sa défense, Leblanc a raconté qu’en avril 1968 Denise lui avait confié qu’elle avait peur et il s’était chargé de la reconduire dans un motel. Il a aussi expliqué qu’au cours de la soirée du 27 juin 1968, il s’était rendu chez elle à Québec et avait pris un verre en sa compagnie. Ensuite, il lui avait demandé de lui prêter son auto, une Acadian Beaumont de 1968. Il a ensuite juré qu’il était revenu vers Saint-Léonard vers 5h ou 6h le lendemain matin. Finalement, Leblanc a été déclaré coupable par le jury et condamné à la prison à vie.
[1] « Dimanche-Matin, 1er septembre 1968.
[2] La Boussole, 30 avril 1969.
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