Homicide situationnel commis lors d’un vol – Objet contondant (bâton et patins à roulettes)
Longueuil, 239, rue Marie-Rose – 1 SC
Réjean Morin, 22 ans, prison à vie.
Dans la nuit du 3 au 4 juillet 1969, Daniel Vincent, 15 ans, dormait seul à la maison, au 239 rue Marie-Rose, à Longueuil. Ses parents se trouvaient à la campagne. Son père, Roger Vincent, était propriétaire de la chaîne des épiceries Richelieu. Daniel occupait d’ailleurs un travail d’été dans l’un des commerces de son père.
Mais cette nuit-là, Daniel a été réveiller pour se retrouver en face de deux voleurs. Il n’a cependant pas eu le temps de réagir qu’il était terrassé à coups de bâton. Lors de l’enquête du coroner, on a appris que l’adolescent avait d’abord été battu avec un bâton avant d’être achevé, frappé par des patins à roulettes.
Un adulte et un adolescent ont été arrêtés quelques jours plus tard. Pour l’occasion, Le Courrier du Sud a écrit, le 16 juillet, que l’affaire était sur le point d’être résolue. En effet, l’aîné des voleurs se nommait Réjean Morin, 22 ans.
En décembre 1970, alors qu’il subissait son procès pour le meurtre du jeune Vincent, Réjean Morin a surpris tout le monde en plaidant coupable. Sa confession venait justement d’être lu devant les jurés. On l’a immédiatement condamné au pénitencier à vie. « Détail assez bizarre, c’est en prison que le prévenu avait été appréhendé, quelque temps après. Et, selon la police, c’est volontairement qu’il s’y était fait condamner, pensant qu’on ne pourrait l’y retracer. »[1]
Grâce à ses aveux, on comprend mieux ce qui s’est produit. D’abord, il a admis avoir bu pendant deux heures dans une taverne située à l’angle des rues Delorimier et Sainte-Catherine. Avec un ami, ils ont erré une bonne partie de la soirée, sans but précis. En passant devant la maison des Vincent, ils ont remarqué qu’il n’y avait aucune lumière. Comme ils n’ont obtenu aucune réponse en sonnant à la porte, ils se sont glissés dans la cour arrière. Morin a alors cassé une vitre avant d’entrer dans la maison. Avec un bâton dans les mains, Morin s’était rendu à l’étage dans une chambre et c’est par mégarde qu’il aurait réveillé le jeune Vincent. Il a affirmé que le garçon de 15 ans aurait tenté de le frapper, mais on sait bien que Morin a ensuite donné deux ou trois coups de bâtons sur la tête de la victime.
En repartant, il avait volé la télé qui se trouvait dans le salon. Les deux complices étaient rentrés à Montréal en taxi. C’est le jeune ami de Morin qui se serait chargé de revendre la télé, au prix de 75$. Le lendemain soir, c’est à la radio qu’ils apprenaient la mort du jeune garçon de la rue Marie-Rose.
[1] La Presse, 19 mars 1970.
Comentarios