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Découverte d'un nouveau tueur en série?

  • 21 oct.
  • 3 min de lecture

C'est la question que je me pose depuis quelques jours, en fait depuis que j'ai découvert que dans notre passé un homme aurait peut-être fait trois victimes.

Tout commence en 1947, avec la condamnation à mort du Dr Charles A. Molleur pour le meurtre d'Émilienne Leclerc. Son crime: il a causé la mort de Mlle Leclerc en pratiquant sur elle une opération illégale, comme on le disait à l'époque, mais qu'on peut traduire par un avortement. Comme on le sait, les avortements étaient autrefois illégaux, mais plusieurs jeunes femmes avaient tout de même recours à ce service clandestin qui, disons-le, n'était pas offert de manière très uniforme sur le plan de la qualité des soins.

La condamnation à mort du Dr Molleur est d'ailleurs la seule dans notre histoire provinciale à impliquer ce type d'homicide. Le DHQ a répertorié plusieurs dizaines de cas de femmes qui ont perdu la vie lors de telles interventions, mais la plupart de ces dossiers se sont terminés par des acquittements ou des accusations d'homicide involontaire. Or, pour obtenir une condamnation à mort, il fallait nécessairement prouver la préméditation du geste. Il fallait donc que le médecin ou la personne avorteuse ait voulu ou recherché la mort de la patiente.

De ce fait, le cas du Dr Molleur est unique, mais j'étais loin de me douter qu'il était encore possible de lui trouver un autre aspect unique.

Les juristes qui ont conduit le procès de 1947 devaient certainement être au courant, mais les journaux ne l'étaient visiblement pas. Mais au courant de quoi?

Par le passé, le Dr Molleur a été impliqué dans au moins deux avortements qui ont causé la mort de deux autres jeunes femmes, ce qui porterait le nombre de ses victimes à trois, c'est à dire le minimum pour être classer comme un tueur en série.

À l'automne 1925, le Dr Molleur aurait causé la mort de Gladys Sharp, 25 ans. D'après ce qui transpire des journaux de l'époque, c'est le père de la victime qui a mis à jour l'affaire en déposant une plainte formelle contre le Dr Molleur, puisque sa fille avait eu le temps de se confier à lui avant sa mort.

Le coroner avait repoussé son enquête de quelques mois afin d'entendre le médecin traitant de Gladys, car celui-ci se trouvait en Europe pour des cours de perfectionnement, mais le principal problème de la cause résidait dans le fait que les experts pathologistes ont été incapables de démontrer que la jeune femme avait subi un avortement. Tout ce qu'ils ont trouvé, c'est un abcès. Le Dr Molleur a donc été acquitté, faute de preuve.

Nos recherches ont permis de le retrouver une dizaine d'années plus tard. Le Dr Molleur habitait toujours à Montréal en 1937 lorsqu'il a été accusé d'avoir causé la mort de Germaine Maheu, 25 ans. Encore une fois, il a été acquitté.

Évidemment, il faut garder à l'esprit que lors de ses deux premières accusations, le Dr Molleur a été acquitté. Officiellement, cela lui fait donc une seule victime, celle de 1947. Tout de même, il y a de quoi se poser des questions.

Et si le père de Gladys Sharp n'avait pas porté plainte en 1925, l'affaire n'aurait jamais été rendue publique. Y aurait-il d'autres cas comme celui-là qui sont restés dans l'ombre, justement parce que personne n'a osé porter plainte?

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