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1902, 26 mai – Vitaline Marquis, environ 30 ans  

Meurtre par vengeance/Homicide sexuel – Strangulation – Mutilation 

Saint-Lazare, comté de Bellechasse - ? SC 

Joseph Gosselin, condamné à mort, commutation de peine. 

Le 26 mai 1902, c’est à Saint-Lazare, dans le comté de Bellechasse, que Joseph Gosselin, 32 ans, a étranglé à mort Vitaline Marquis, épouse d’Octave Trahan. Elle était mère de famille. Le corps de la victime a été découvert plusieurs jours plus tard dans un bosquet à proximité de chez elle. Selon La Presse, elle aurait été « horriblement défigurée », ajoutant à cela que l’une de ses oreilles avait été tranchée. Son mari travaillait à Thetford Mines au moment du crime. 

Après une courte cavale, Gosselin a été arrêté et accusé du meurtre. Il aurait accepté de se livrer suite aux conseils de certains membres de sa famille. On croit que Vitaline aurait refusé ses avances, ce qui aurait poussé Gosselin dans une colère meurtrière. 

En juin, lors de son enquête préliminaire, Célestine Labonté, la femme de Gosselin, a refusé par deux fois de témoigner sous serment. Le 7 décembre 1902, Célestine, qui habitait chez son père depuis l’arrestation de son mari, a rencontré le juge Lawrence John Cannon, à qui elle a confié que le curé lui avait conseillé de dire la vérité si toutefois elle était appelée à la barre. Le lendemain, 8 décembre, Me Ernest Roy, l’avocat de Gosselin, a tenté de rencontrer Célestine mais le sergent McCarthy lui a fait obstruction. Le 9 décembre, le procès s’est ouvert au palais de justice de Montmagny devant le juge Cyrias Pelletier. Appelée comme témoin, Célestine a accepté de partager la crainte qu’elle entretenait envers son mari. Ce point a plus tard été débattu devant la Cour Suprême puisque selon la Common Law une femme n’était pas tenue de témoigner contre son mari. 

Pour sa défense, Gosselin a accepté de témoigner. Pour expliquer la présence de sang dans la fourche de son caleçon, il a prétendu avoir eu une relation sexuelle avec sa femme et que celle-ci ne se sentait pas bien. Le 18 décembre, le jury a reconnu Gosselin coupable de meurtre et son exécution a été fixée au 12 juin 1903. La défense a porté la cause en appel jusqu’en Cour Suprême. Celle-ci a tranché le 20 avril 1903. Selon ce jugement, Célestine aurait avoué avoir lavé le linge taché de sang de son mari, et cela à la demande de son avocat, Me Ernest Roy. 

La sentence de Gosselin a finalement été commuée en emprisonnement à vie au pénitencier Saint-Vincent-de-Paul.11 On sait qu’en 1915 il avait retrouvé sa liberté car dans La Presse du 21 juin 1915 on peut lire : « Il est assez extraordinaire de voir une femme poursuivre en séparation de corps son mari, condamné à l’emprisonnement à perpétuité. C’est pourtant ce qui a eu lieu, ce matin, en cour de Pratique, présidée par l’hon. Juge Bruneau, lorsque le tribunal a accordé à Dame Célestine Labonté, la permission de poursuivre en séparation de corps, Joseph Gosselin, son époux. La demanderesse allègue que celui-ci a été convaincu de meurtre devant la cour du Banc du Roi pour le district de Montmagny le 29 avril 1903, mais que la sentence de mort a été commuée en un emprisonnement pour la vie. Or, elle a appris dernièrement, dit-elle, que Gosselin serait sorti du pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul, et elle a raison de croire qu’il la recherche et désire se remettre avec elle. C’est pourquoi elle demande aux tribunaux qu’il lui soit permis d’obtenir la séparation judiciaire. Sa Seigneurie, après avoir manifesté quelque surprise de la singularité de la requête, a accordé la permission sollicitée. » 

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