1903, 11 octobre – Aurore Dubois, 22 mois
- 20 nov. 2024
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Filicide par un père – Battue à mort
La Patrie, près de Sherbrooke – 1 SC
Napoléon Fouquet, son beau-père, condamné à mort, peine commuée en emprisonnement.
Le 9 octobre 1903, Napoléon Fouquet a couché la petite Aurore Dubois, âgée de 22 mois, dans la chambre de la servante, Marie Drouin. Fouquet était le beau-père de la petite, puisqu’il s’était remarié en mai 1903 avec Lucie Paquette, veuve de Ludger Dubois. D’ailleurs, Lucie venait de quitter la maison pour se rendre dans un hôpital de Sherbrooke avec son fils Arthur, qui aurait été victime des violences de Fouquet.
Le lendemain, Marie Drouin, 17 ans, s’est absentée pour aller à la messe et visiter un voisin. À son retour, les enfants jouaient dehors, sauf la petite Aurore. Après le souper, Fouquet a expliqué à la servante qu’Aurore s’était endormie. Le lundi matin, Fouquet a offert un verre de whiskey à Marie en disant : « j’ai une nouvelle à t’apprendre. La petite fille est morte. Je lui ai fait prendre de la boisson, je l’ai battue, je l’ai jetée à terre, et je crois bien que c’est pour cela que la petite est morte. Viens la voir ». En se précipitant dans la chambre, la jeune servante a constaté que c’était vrai. Aurore, qui portait plusieurs plaies, était décédée. Pendant ce temps, Fouquet envoyait son fils Alphonse à Saint-Paul de Chester en lui demandant d’annoncer la nouvelle à son grand-père.
Au retour de sa femme, Fouquet lui a tout avoué, en plus de lui jeter le blâme en disant : « si tu n’étais pas allée à Sherbrooke, l’affaire ne serait pas arrivée. »
L’autopsie a permis de révéler que le petit cadavre mesurait 31 pouces de longueur et 16 ½ pouces de tour de poitrine. À la partie antérieure du front, on a noté 8 ecchymoses de la grandeur d’un 25¢ et certaines de ces plaies commençaient à brunir ou à jaunir. Elle aurait donc été maltraité depuis un certain temps, d’autant plus qu’on a retrouvé des traces de brûlures et des fractures aux côtes. Au terme de son procès, qui s’est tenu du 29 novembre au 14 décembre 1904 au palais de justice de Sherbrooke, Fouquet a été reconnu coupable et condamné à mort. Sa sentence a cependant été commuée en emprisonnement à vie. Il aurait obtenu une libération conditionnelle en 1914 avant d’en obtenir une complète en 1919.16 Il est décédé en 1930.
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