1906, 13 avril – Clara Ducharme (Mme Léopold Gendreau), 27 ans
- 20 nov. 2024
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Homicide sexuel?/Homicide domestique par un conjoint non suicidaire? – Strangulation manuelle (main droite)
Saint-Césaire – 1 SC
Rodrigue Desautels alias « Puce » Lapointe, son amant de 44 ans, 20 ans de pénitencier.
Le 13 avril 1906, à Saint-Césaire, Rémi Brodeur s’est rendu chez Mme Gendreau pour lui dire qu’elle aurait un appel téléphonique au bureau de poste. En revenant sur la route, Brodeur a croisé Puce Lapointe, qui lui a demandé ce qu’il était allé faire chez les Gendreau. Un autre témoin a dit avoir vu Lapointe couvert de boue ce soir-là. Pour leur part, les avocats de la défense ont appris que deux jeunes filles avaient été agressées le même soir dans le secteur et que la description de l’agresseur ne correspondait pas du tout avec celle de Lapointe.
Puisque son mari était malade, Mme Gendreau aurait donc décidé de se rendre elle-même jusqu’au bureau de poste, seule en voiture. Elle a quitté la maison vers 20h00. C’est la dernière fois qu’on la voyait vivante. Son corps a été retrouvé dès le lendemain matin. Elle gisait au bord de la route à l’entrée du village. « Le col du corsage était déchiré. Le chapeau de la victime fut trouvé à une quarantaine de pieds, tandis que des débris de garnitures de la coiffure étaient à quelques pieds seulement du corps. Sa robe était souillée de boue et garnie de griffes d’artichaut (graquias). À quelques pas fut aussi trouvée la couverture tombée probablement de la voiture occupée la veille au soir par Mme Gendreau. »
Lapointe était au service de M. Gendreau depuis quelques mois. Le 13 avril, suite à une violente dispute qu’il a eu avec monsieur et madame Gendreau, Lapointe a été congédié et il a quitté en proférant des menaces. « Disons ici, entre parenthèses, que Lapointe était accusé de troubler les relations conjugales des époux Gendreau et que ce serait à la suite d’aveux de Mme Gendreau à son époux que ce dernier aurait décidé de chasser Lapointe de sa maison. »24
Lapointe habitait à Saint-Césaire depuis un an seulement. Avant cela, il avait habité à Sainte-Pie-de-Bagot. Il avait 44 ans. On le disait coureur des bois, bon chasseur, veuf et sans enfant. Pour sa part, la victime était la mère de 5 enfants, dont le cadet était âgé de 10 mois.
À l’enquête du coroner, les deux médecins qui ont pratiqué l’autopsie étaient d’avis que la victime était morte par strangulation, ou plutôt par une main droite. Les vêtements de la victime portaient des taches de boue et des déchirures à certains endroits. Lapointe a été tenu responsable par le coroner, puis il a été accusé de meurtre.
Le procès a eu lieu à Saint-Hyacinthe en juin 1906. Un témoin de la défense a dit l’avoir vu au bar vers 21h00 et que ses vêtements étaient propres. Puce Lapointe a finalement été reconnu coupable du meurtre de Mme Gendreau et condamné à 20 ans de pénitencier. On soupçonne que le crime cachait probablement des détails plus scabreux puisque les femmes n’ont pas été admises au procès et qu’une partie de l’enquête du coroner s’est tenue à huis clos, exactement comme ce sera le cas dans l’affaire du meurtre de Georges Roberts en 1939.



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