Homicide situationnel – Arme à feu
Montréal, Saint-Henri, devant le 66 rue Chaboillez – 1 SC
Tomothy Candy, pendu.
Le vendredi 6 mai 1910, vers 21h15, le constable Daniel O’Connell, 38 ans51, revenait de sa ronde à pied du côté de Saint-Henri, à Montréal, lorsque devant le 66 rue Chaboillez il a aperçu un individu qui vendait des chaussures de caoutchouc. Le policier s’est approché pour lui demander d’où provenaient ces six paires de chaussures. L’individu a répliqué que cela ne regardait personne, une réponse qui a été suffisante pour convaincre O’Connell de procéder à son arrestation. L’individu a cependant résisté. Au même moment, le constable Jules Fortin, 25 ans52, descendait d’un tramway. Immédiatement, il est venu en aide à son collègue.
À 21h30, alors que Fortin et O’Connell conduisaient le suspect en direction du poste no. 6, ce dernier s’est soudainement retourné en « sortant un revolver d’une de ses poches de pantalon. »53 Fortin a été tué sur le coup d’une balle en plein visage, juste au-dessus de l’œil gauche, tandis que O’Connell était touché au ventre.54 À l’intérieur du poste no. 6, situé à seulement 200 pieds de là, le sergent Octave Charland a entendu les deux détonations. Tous les agents du poste se sont précipités sur les lieux. O’Connell55 a été immédiatement transporté à l’hôpital Notre-Dame.
L’assassin, qui avait pris la fuite à pied, a été décrit comme un garçon de 5 pieds et 8 pouces, tête demi-chauve, cheveux et moustaches rousses, teint rouge feu. Il portait un complet gris-clair, avec chemise foncée mais sans cravate et avec une casquette noire qu’il avait perdu en courant.56 La police a d’abord arrêté un certain Hormisdas Quesnel, qu’on a rapidement relâché. Puis, le 9 mai, à 2h15 de la nuit, O’Connell succombait à sa blessure. L’incident devenait ainsi un double meurtre.
Le même jour, La Patrie annonçait l’arrestation d’un autre suspect, celui-là décrit comme un gardien de nuit dans un magasin de chaussures et originaire de Liverpool. Sur lui, les policiers ont retrouvé un revolver de petit calibre « semblable à celui dont été [était] armé l’assassin. »57 Le suspect n’avait aucun alibi. De plus, les bottes abandonnées sur la scène de crime ont servis à l’identifier, ce qui a poussé La Patrie à révéler le nom de l’individu dès le 10 mai : Thomas Candy.58 Ce dernier a déclaré aux policiers qu’il préférait être pendu plutôt que de prendre le chemin du pénitencier.
Le procès de Candy s’est déroulé en septembre 1910. Reconnu coupable, il a été pendu le 18 novembre 1910. Candy était marié et père de quatre filles.
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