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1912, 26 juin – Louis Guay

  • 4 déc. 2024
  • 2 min de lecture
Homicide argumentatif – Arme à feu

Montréal, 153, rue Lagauchetière-Est – 1 SC

Dominico Bifano[1] (alias Marchitelli), condamné à mort, peine commuée.

Au soir du 26 juin 1912, vers 21h00, Dominico Bifano a fait son entrée au restaurant de Louis Guay, situé au 153 rue Lagauchetière-Est à Montréal. Deux employées de l’établissement répondant aux noms de Minnie Forget et Rosanna Monette se sont approchées pour lui demander de leur offrir un verre.[2] Au moment de payer, Bifano s’est plaint du fait qu’on ne lui remettait pas la monnaie de son 50¢. Au même instant, le propriétaire du restaurant arrivait dans la pièce en compagnie d’une autre jeune femme du nom d’Yvonne Lefrançois. Guay a tenté de mettre l’Italien à la porte de son restaurant mais celui-ci a sorti un revolver de marque Yver-Johnson de calibre .38 pour tirer à trois reprises dans la poitrine du restaurateur. Celui-ci a été tué sur le coup.

Tandis que des clients couraient dans la rue pour alerter la police, deux autres, Ernest Leriche et Pierre Sigouia, se sont chargés de maîtriser le tireur jusqu’à l’arrivée des policiers Savard[3] et du constable Desroches. Ceux-ci ont ensuite conduit Bifano dans une cellule du poste central. Le lendemain, La Patrie décrivait le quartier en ces termes : « l’endroit où s’est déroulé le drame est l’un de ces innombrables petits estaminets qui ont surgi depuis quelques mois dans cette partie de la ville comprise dans le quadrilatère borné par les rues Craig, Bleury, Ontario et St-Denise. Dans la plupart des cas, ce sont des femmes qui font le service de ces établissements, trop nombreux. »[4]

Le procès de Bifano[5] a eu lieu les 13 et 14 septembre 1912 à Montréal devant le juge Trenholme. Dans sa plaidoirie, Me Alban Germain, défenseur de l’accusé, a demandé aux jurés de ne pas tenir compte des préjugés entretenus à l’endroit des Italiens. En fait, il a plaider la légitime défense. On tentait de faire croire que Bifano croyait qu’on allait l’assassiner après lui avoir volé ses quelques sous. Pour la Couronne, Me Walsh, qui a parlé durant une trentaine de minutes, refusait d’adhérer à cette théorie. C’est avec indifférence que le tueur a écouté le verdict avant que le juge fixe son exécution au 15 novembre 1912.[6] Sa peine a cependant été commuée en emprisonnement à vie au pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul.



[1] « Bivano » selon La Patrie.

[2] Le journal La Patrie n’ose pas parler de prostituées.

[3] Les journaux le disaient bien connu pour son courage.

[4] La Patrie, 27 juin 1912.

[5] Au moment du crime, Bifano habitait au 56 rue Saint-Timothée, à Montréal.

[6] Cette date est celle de Gadoury et Lechasseur.  Selon La Patrie du 16 septembre 1912, l’exécution fut plutôt fixée au 29 novembre.

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