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1917, 17 août – Joseph Pellerin, 14 ans

Homicide sexuel/Infanticide par un meurtrier d’âge adulte – Arme blanche – Objet contondant

Farnham - 1 SC

George Benjamin, inconnu de la victime, âgé de 40 ans, condamné à mort, sentence commuée.

Le 17 août 1917, alors qu’il revenait du cinéma de Farnham, Joseph Pellerin, 14 ans, a vraisemblablement été intercepté par un adulte qu’il ne connaissait pas. Il a été assassiné au cours de la nuit « dans des circonstances si affreusement outrageantes […] »[1], ce qui laisse croire que le tueur s’était peut-être adonné à des actes pouvant classer son crime sous la catégorie des homicides sexuels. À la lecture de cet article, on devine effectivement le crime à caractère sexuel, des termes trop tabous pour être utilisés à cette époque. Le corps du garçon a été retrouvé près d’un hangar appartenant au restaurant Galipaux par un employé municipal du nom d’Alfred Foisy.

Rapidement, les autorités ont procédé à l’arrestation de George Benjamin. Celui-ci est apparu froid lors de l’enquête du coroner, mais lorsqu’on l’a pressé de questions il a fini par avouer le meurtre du jeune Pellerin. Ainsi, on a appris que Benjamin avait été mis en prison l’automne précédant pour vol avec effraction chez un boucher de Farnham, La Patrie a écrit qu’il a cette fois assassiné sa victime pour éviter d’être dénoncé. On a démontré que les vêtements de Pellerin étaient tordus et déchirés, il a reçu trois coups de couteau à la gorge, un autre dans un poumon, et un dernier lui a presque arraché un œil. Finalement, un coup de talon de botte lui a défoncé le crâne.

À l’époque, les journaux présentaient rarement une victimologie, mais cette fois La Patrie a souligné que Pellerin avait perdu sa mère lorsqu’il était encore bébé. Son père n’avait que lui comme enfant et l’avait confié à ses grands-parents, le temps de se remarier. À propos du tueur, on a appris qu’il travaillait à la réparation de la voie ferrée du Pacifique Canadien et que les trois quarts de l’année il habitait sur la ferme familiale, à Sainte-Brigitte, qui était dirigée par l’un de ses frères. Sa mère, qu’il adorait, y habitait toujours.

Peu de temps après son arrestation, un policier a eu la bonne idée d’examiner ses vêtements, ce qui lui a permis de découvrir des taches de sang. Au début d’octobre 1917, le juge Hackett a refusé l’examen médical demandé par Me Anatole Gaudet. Benjamin était pourtant interné à Saint-Jean depuis son arrestation.

En reconstituant les faits, on a appris qu’au cours de la journée du 16 août le garçon s’était promené à vélo dans Farnham près du cinéma. L’adulte aperçu en sa compagnie a été identifié comme George Benjamin, dont le procès s’est déroulé du 2 au 5 octobre 1917 à Sweetsburg devant le juge Hackett. Reconnu coupable, son exécution a d’abord été fixée au 30 novembre 1917 avant que sa peine soit commuée en emprisonnement à vie.


 

[1] La Patrie, 17 août 1917.

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