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1918, 16 décembre – Pete Dishkan

  • 10 déc. 2024
  • 2 min de lecture
Profit personnel – Arme blanche (couteau) – Arme à feu

Verdun, 458 rue St-Patrick – 1 SC

Julius Zazefsky, son colocataire, condamné à mort, meurt en prison avant l’exécution de sa sentence.

C’est à Verdun que l’autrichien Pete Dishkan a été retrouvé sans vie le 16 décembre 1918, étendu dans une mare de sang près des lignes de l’aqueduc. Selon La Patrie, son agresseur était de la même origine, tandis que Gadoury et Lechasseur ont écrit que Zazefsky était un Polonais de 36 ans. « La victime occupait une chambre avec l’accusé et sa femme, alors qu’une querelle éclata au sujet de cette femme entre les deux hommes. Durant la nuit du 18 décembre, Dishkan quitta la maison et, après avoir retiré une certaine somme d’argent de la banque, on ne le revit jamais vivant. La preuve démontra d’abord en Cour du coroner, puis ensuite en Cour du Banc du Roi, que Zazefsky avait suivi Dishkent [sic] et l’avait tué dans un champ. »[1]

Son corps a été retrouvé le lendemain. Il portait les traces de nombreux coups de couteau. On lui avait également fait sauter la cervelle d’un coup de revolver. D’ailleurs, l’arme de poing a été retrouvée près de lui. Quand il est sorti de son logement, il portait la somme de 600$ et sur la scène de crime les autorités ont retrouvé seulement 3.90$ dans ses poches. Zazefsky a été arrêté moins de deux jours après la découverte du cadavre.

Quoi qu’il en soit, le procès de Zazefsky, défendu par Me T. H. Migneron, s’est tenu du 13 au 19 mars 1919 à Montréal devant le juge J. Alfred Désy. Le juge Désy a terminé son adresse à 15h30, après quoi les jurés ont délibéré une quinzaine de minutes avant de revenir avec un verdict de culpabilité. Désy a aussitôt fixé l’exécution au 11 juillet. La Patrie a précisé que le juge Désy « en est à sa première condamnation à mort » et qu’il « était visiblement ému. » Lorsque l’interprète lui a traduit le verdict et qu’on lui a demandé s’il avait quelque chose à dire, Zazefsky a seulement lancé : « Dieu sait que je ne l’ai pas tué! » Son avocat a promit de porter la cause en appel. Selon le document de Gadoury et Lechasseur, le condamné serait mort à la prison de Bordeaux avant la date de son exécution.

En effet, dans La Presse du 16 juin 1919, on apprenait que Zazefsky venait de mourir derrière les barreaux. L’article soulignait que son état de santé se dégradait depuis le procès et qu’on avait fini par le conduire à l’infirmerie : « pendant son procès, Zazefsky montra plusieurs symptômes de faiblesse; l’opinion de ceux qui le voyaient était qu’il mourrait avant que la sentence ordonnée par la loi ne fut exécutée. Lorsque l’état du prisonnier s’aggrava, il fut conduit à l’infirmerie, et dès leur première visite, les médecins constatèrent que le malade ne tarderait pas à mourir ». On a souligné qu’il s’agissait d’une première dans l’histoire de la province, à savoir qu’un prisonnier meurt de cause naturelle avant d’être exécuté.



[1] La Presse, 16 juin 1919.

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