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1919, 24-25 décembre – Patrick Leahy, 43 ans

  • 10 déc. 2024
  • 3 min de lecture
Homicide argumentatif – Arme à feu (carabine de calibre .44-40)

Montréal, 26 rue Demontigny – 1 SC

Victor Dupuis, 34 ans, condamné à mort, commuée en 15 ans de prison.

Dans la nuit du 24 au 25 décembre 1919, Patrick Leahy, un homme de 43 ans qui habitait au 109 rue Benoît à Montréal, se trouvait dans le logement de Victor Dupuis, situé au 26 rue Demontigny. Les deux hommes, ainsi que quelques amis, ont pris plusieurs consommations pour célébrer cette nuit de Noël. À un certain moment, Leahy a fini par lancer à Mme Dupuis des mots qui auraient déplût à Victor. Immédiatement, ce dernier a précisé que « c’est moi qui suis le maître ici. » N’aimant pas cette réplique, Leahy s’est mis en colère en répondant : « nous allons bien voir ça, je vais vider la maison ».

Pris de panique, Victor est sorti en courant de son propre logis, avec Leahy sur ses talons. Peu de temps après, Mme Dupuis et un invité du nom de Lesly R. Greer ont entendu un coup de feu. C’est alors qu’on a vu Leahy prendre appui contre un mur avant de s’effondrer.

     À l’arrivée du policier Bélanger, Dupuis s’est immédiatement montré désolé du geste qu’il venait de poser. Bélanger l’a tout de même mis en état d’arrestation, ainsi que sa femme, alors considérée comme un témoin important. On a découvert que l’arme du crime était une carabine de calibre .44-40. En faisant l’autopsie sur le corps de la victime, le Dr McTaggart dira lors du procès que Leahy avait reçu une décharge « au-dessous de l’épaule gauche. Les plombs au nombre d’une quinzaine environ, ont perforé le poumon gauche et pénétré dans les tissus. »[1]

Le procès du journalier de 34 ans s’est déroulé du 10 au 13 mars 1920 au palais de justice de Montréal devant le juge J. Alfred Désy. La Couronne était représentée par Me D. A. Lafortune. L’adresse du juge a duré trois heures, après quoi les jurés ont délibéré pendant 50 minutes avant de rendre un verdict de culpabilité. Avant que ne soit prononcé la sentence de mort, le condamné a déclaré : « je ne suis pas coupable de la mort de cet homme. Je n’ai jamais eu l’intention de le tuer. C’est parce que j’ai hésité avant de le frapper avec la carabine qu’il eut le temps de la saisir et qu’elle fit le feu produisant l’accident qui causa sa mort ».

Son avocat, Me Geoffrion, a interjeté appel en affirmant que le verdict « ne répondait pas à la preuve et que le discours du juge ne donnait pas justice à l’accusé. Le savant avocat dit qu’il prouvera son assertion lorsqu’il aura un relevé exact de l’adresse sténographique du juge. » Me Léonce Plante a procédé à l’appel individuel des jurés, les huit premiers ont répondu « coupable » mais le juré Alfred Gagnon dit « coupable d’homicide involontaire ». Devant cette réponse, « l’auditoire applaudit spontanément et l’huissier audiencier réclama le silence. »[2] Le juge Désy s’est vu obligé de réexpliquer aux jurés qu’ils devaient rendre un verdict plus clair. Il les a donc forcés à retourner délibérer. Une trentaine de minutes plus tard, le verdict s’est avéré clair et unanime. La date de l’exécution a été fixée au 18 juin 1920. La sentence de Dupuis a cependant été commuée en une peine de 15 ans d’emprisonnement.



[1] La Patrie, 26 décembre 1919.

[2] La Patrie, 13 mars 1920.

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