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1927, 16 avril – William Cowie, 45 ans



Homicide conflictuel – arme à feu (revolver Dmith & Wesson de calibre .32)

Montréal, 371 rue Saint-Paul Ouest – 1 SC

Frederick Trewing, 30 ans, condamné à mort, au 2e procès condamné pour homicide involontaire.

Au matin du 16 avril 1927, en entrant au travail vers 7h15, le nettoyeur William Cowie[1], 45 ans, s’est étonné de voir que son collègue Frederick Trewing, un préposé à l’ascenseur âgé de 30 ans, était déjà sur les lieux à lire tranquillement un livre dans un coin du vestiaire. Trewing n’avait pas l’habitude d’être aussi matinal. Au moment où Cowie a ouvert son casier, Trewing est venu se planter derrière lui. Une détonation a soudainement envahi les lieux, tandis que Cowie sentait qu’on venait de lui tirer dans le dos. Il s’est retourné brusquement pour faire face à Trewing, qui tenait encore un revolver dans sa main. Lorsque Cowie lui a demandé pourquoi il avait fait cela, le tireur a seulement répondu « oh » avant de prendre la fuite. Cowie a voulu le prendre en chasse, mais ses jambes l’ont abandonnées et il s’est écroulé.

Vers 7h55, Trewing entrait au poste central de police en sortant de ses poches un revolver Smith & Wesson de calibre .32 et une boîte de cartouches. Il a tout déposé devant lui.  L’une des chambres du barillet contenait une douille vide. Il a déclaré s’appeler Frederick Trewing, 30 ans, et qu’il venait de tirer sur un dénommé William Cowey (ou Cowie), 45 ans. En l’interrogeant, le lieutenant Desrosiers l’a convaincu de le conduire sur les lieux du drame, au 371 rue Saint-Paul ouest. Il s’agissait de l’édifice Coristine. Trewing a expliqué avoir tiré sur Cowey, qui était le nettoyeur de ce bâtiment[2]. Pour justifier son geste, il a simplement dit qu’il était fatigué de son collègue.

Sur place, les policiers ont trouvé un homme gisant sur le plancher d’une petite chambre du sous-sol. Immédiatement, ils ont constaté que celui-ci portait une plaie d’entrée par balle dans le dos, au-dessous de l’épaule gauche. Cowey a immédiatement été transporté à l’hôpital Général, tandis que Trewing, fumant calmement la cigarette, était raccompagné dans les locaux de la police pour y être interrogé plus longuement. Selon La Patrie, il n’éprouvait aucun regret et n’accusait aucun signe de nervosité. On a appris que les deux hommes avaient eu une dispute le jeudi soir sur le fait que Cowey devait un dollar à Trewing.

Lorsque les médecins ont déterminé que Cowie ne survivrait pas à sa blessure, on s’est empressé de prendre sa déclaration ante mortem, en la présence du juge Enright, et celui-ci a confirmé que la somme ridicule de un dollar était à l’origine de la dispute. La Patrie précisera aussi que « pour qu’une déposition ante mortem soit valide, il faut que la personne qui fait cette déclaration reconnaisse qu’elle va mourir. Or, Cowie n’a pas voulu admettre qu’il était mortellement blessé.  « Je ne mourrai pas, s’écria-t-il en essayant de se soulever sur son lit de souffrances.  Je vais prendre du mieux.  Je ne puis mourir car j’ai une femme et quatre enfants à faire vivre ». »

Néanmoins, il a expliqué au juge avoir prêté 2$ à Trewing mais que celui-ci ne lui avait remis qu’un dollar, jeudi dernier. Cowie avait alors menacé de le dénoncer au patron avant Pâques. L’histoire devait se terminer ainsi puisqu’il a ensuite succombé à sa blessure.

Le procès de Trewing a eu lieu les 9 et 10 février 1928 au palais de justice de Montréal devant le juge Charles A. Wilson. Reconnu coupable, son exécution a été fixée au 11 mai 1928. Il aura cependant droit à un nouveau procès qui, cette fois, se soldera par une condamnation réduite à homicide involontaire.


 

[1] Ou Cowey.

[2] Cowey habitait au 109 rue Fairmont.

 
 
 

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