top of page

1929, 28 juillet – Vincenzo Dantoni, 28 ans



Homicide à motif indéterminé – Arme à feu

Montréal, 1075 boulevard Saint-Laurent – 1 SC

Salvatore Laradello, pendu.

            Le 28 juillet 1929, c’est à Montréal que l’Italien Vincenzo Dantoni[1] a été abattu de trois balles en pleine rue. Dantoni était âgé de 28 ans et habitait au 444 rue Létourneaux. Un inconnu a fait feu sur lui au moment où il ouvrait la porte du 1075 boulevard Saint-Laurent, vers 19h30. On l’a transporté à l’Hôpital Général, où il est décédé sur la table d’opération à 22h30.  D’après les témoins, Dantoni serait sorti de chez lui vers 18h10 pour aller rencontrer un certain Angelo Caponetti, au 5447 rue Saint-Dominique. Avec lui, il se serait ensuite rendu voir la fiancée de ce dernier, Mme Marie Simonelli, au 1075 Saint-Laurent. Une fillette de 9 ans se trouvait également avec eux.

            « Les deux amis n’avaient été à cet endroit que depuis une quinzaine de minutes lorsqu’on entendit quelqu’un appeler Dantonio de la rue. Les deux amis, Caponetti et Dantonio, descendirent ensemble, Caponetti descendant le premier. Celui-ci ouvrit la porte et ne vit personne, mais soudainement il entendit quatre détonation[s]. Il se tourna et vit son ami, Dantonio, étendu sur le trottoir. »[2]

Étonnement, la victime a trouvé la force de se relever et de monter au 3e étage avec Caponetti, d’où on a appelé un taxi pour le conduire à l’Hôpital Général. Là-bas, il est parvenu à marcher avant de s’effondrer dans un corridor. Le Dr Stuart l’a immédiatement fait monter dans la salle d’opération. Il est mort avant qu’on puisse lui extraire les projectiles.

Dès le lendemain, La Patrie parlait de deux suspects, l’un en cavale et l’autre étant une femme déjà détenue du nom de Marguerite Leblanc, qui demeurait près du lieu de la scène de crime. C’est le Dr Wilfrid Derome qui devait pratiquer l’autopsie sur le corps de la victime. Les capitaine Foucault et Thivierge, tout comme une vingtaine d’autres enquêteurs, ont travaillé d’arrache-pied pour retrouver le principal suspect. Trois personnes étaient déjà détenues en prévision de les faire témoigner à l’enquête du coroner.

Quelques jours plus tard, Salvatore Laradello, 30 ans, a été arrêté et accusé du meurtre. Son procès s’est déroulé du 25 au 27 novembre 1929 à Montréal devant le juge Charles A. Wilson. Il était midi lorsque le jury l’a déclaré coupable après dix minutes de délibérations. « Un silence de mort régnait dans la salle remplie à sa capacité. Laradello resta calme et pâle, tout comme aux dernières séances, ne semblant pas comprendre le verdict […]. »[3] Le juge Wilson a suspendu la cour durant quelques minutes, après quoi il a prononcé la sentence de mort, fixant la date de l’exécution au 28 février 1930. « Le jeune Italien pleurait quand on le ramena en Cour. En entendant la condamnation, il perdit tout son contrôle et sanglota à fendre l’âme ». Il aurait même déclaré : « je suis absolument innocent de ce crime et je n’ai rien à faire là-dedans. »

La cause a été portée en appel. Le 21 mai, le verdict et la sentence ont été confirmées.  L’exécution étant reportée, c’est au matin du 11 juillet 1930, à 8h00, que Laradello est monté sur l’échafaud, dans l’enceinte de la prison de Bordeaux.[4]


 

[1] Ou Dantonio, selon La Patrie.

[2] La Patrie, 29 juillet 1929.

[3] La Patrie, 27 novembre 1929.

[4] Guiseppe Monarchia a aussi été accusé dans l’affaire du meurtre de Vincenzo Dantonio mais il a été acquitté.

0 vue0 commentaire

Posts récents

Voir tout

1929, 31 décembre – Maria Carmela Ceminero

Homicide domestique par un conjoint suicidaire – arme blanche (rasoir) Sherbrooke, rue Saint-Henri – 1 SC Antonio Poliquin, son mari de...

1929, 22 décembre – Jeanne Sanschagrin

Homicide par négligence criminelle – intervention chirurgicale illégale (avortement) ? - ? SC Ernestine Labonté, 5 ans de travaux forcés....

Comments


  • Facebook
  • LinkedIn

©2020 par DHQ. Créé avec Wix.com

Toute reproduction partielle ou complète des dossiers publiés sur ce site est illégale sans le consentement des auteurs du DHQ.

bottom of page