Homicide domestique par un conjoint suicidaire – arme blanche (rasoir)
Sherbrooke, rue Saint-Henri – 1 SC
Antonio Poliquin, son mari de 24 ans, pendu.
Le 31 décembre 1929, Antonio Poliquin, un jeune homme de 24 ans[1], pénétrait en trombe chez son père Hubert Poliquin, au 44 rue Saint-Henri à Sherbrooke, pour déclarer « je viens de tuer ma femme dans la shed en arrière. Allez chercher mon enfant qui est dans la neige et qui pleure. » Au cours des minutes qui ont suivi, on a effectivement découvert sa femme, Maria Carmela Ceminero, devant le hangar de la propriété. Déjà morte, elle portait les traces de trois profondes coupures de rasoir à la gorge. Pour sa part, Antonio a été conduit d’urgence à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul puisqu’il avait tenté de se suicider en utilisant la même arme.[2]
Le procès de Poliquin s’est déroulé du 20 au 24 novembre 1930 à Sherbrooke devant le juge Charles D. White. Reconnu coupable, on l’a renvoyé en prison dans l’attente de son exécution. Décrit d’abord comme un détenu « mal disposé », il a fini par trouver un certain équilibre. La veille de son exécution, le 19 février 1931, il a reçu, en plus de son père et plusieurs membres de sa parenté, des prêtres et des religieuses venus pour le réconforter. Au matin du 20 février, Poliquin a marché vers l’échafaud en compagnie de l’abbé Ira Bourassa. Juste avant de mourir il a déclaré : « Mon Dieu, je vous donne ma vie. »
[1] Selon Gadoury et Lechasseur, il était âgé de 27 ans.
[2] À Trois-Rivières, au matin du 16 décembre 1929, Andrew Day tua sa femme et ses sept fils à coups de hache avant de tenter de se suicider avec un rasoir. Cette histoire qui faisait la une de tous les journaux en cette fin d’année aurait-elle pu influencer le crime de Poliquin? D’ailleurs, on découvrit que Day avait déjà travaillé dans la région de Sherbrooke, plus précisément à l’usine de pâte et papier d’East Angus. Day sera déclaré mentalement inapte lors de son procès et envoyé en institution.
Comments