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1935, 26 janvier – Marie Noëlla Gisèle, 9 jours

Filicide par un père - strangulation

Rimouski – 1 SC

Alexandre Savard dit Bergeron, son beau-père de 23 ans, pendu; et Yvonne Lebel, accusation abandonnée.

            Yvonne Lebel, une femme séparée de son mari, habitait avec Alexandre Savard dit Bergeron à Rimouski. Le 18 janvier 1935, elle a donné naissance à la petite Marie Noëlla Gisèle, mais celle-ci devait mourir le 26 janvier. Le bébé avait la pointe du nez aplatie et on a constaté que la cause du décès était l’asphyxie. En fait, on croit qu’elle aurait été étranglée. Les deux parents ont été accusés de meurtre.

Le procès d’Alexandre Savard dit Bergeron, un jeune homme de 23 ans, s’est déroulé du 27 au 29 mars 1935 à Rimouski devant le juge Adolphe Steine. La Couronne était représentée par Valmore Bienvenue et Perrault Casgrain. La défense était assurée par Me R.-E. Asselin. L’Action Catholique écrira que l’accusé « aurait dit à quelques voisins, avant la mort de l’enfant, qu’il serait facile pour lui de s’en débarrasser; et après avoir été emprisonné, il aurait dit à sa supposée complice de ne pas parler de la chose afin de le sauver. »

Reconnu coupable, Bergeron a été pendu le 14 juin 1935 à la prison commune de Rimouski. Dans les pages de L’Action Catholique, on a consacré un article à l’exécution de Rosario Bilodeau, pendu le même jour à Québec, et c’est seulement à la fin de celui-ci qu’on réserve quelques lignes aux derniers instants de Savard. Il aurait été accompagné à l’échafaud par Monseigneur Samuel Langis et l’abbé Pierre Banville. L’exécution a été supervisée par le bourreau Bradshaw. Ce fut l’occasion pour Le Progrès du golfe de souligner que « cette exécution suivie d’inhumation à Rimouski est la troisième depuis l’existence de notre ville.  La première fut celle de Moreau il y a un grand nombre d’années et la deuxième celle de Ulric Germain il y a huit ans (juin 1927).  Mais c’est la 4e condamnation à mort avec celle de Philéas Blouin, de Matane.  Celui-ci obtint cependant une commutation de sentence, qui fut changée en celle d’emprisonnement à perpétuité. »[1]

Toujours selon Le Progrès du golfe, le condamné a passé la nuit à bavarder avec Mgr Langis avant d’avoir droit à une messe à 5h30. Ensuite, « le condamné but un bol de thé puis fuma une cigarette. Toute son attitude dénotait chez lui le calme, la résignation et l’énergie. » Une fois sur l’échafaud, « il ne fit aucune déclaration, ne prononça aucune parole. Le bourreau Bradshaw, un Ontarien, remplaçant Ellis, qui pendait au même moment Rosaire Bilodeau à Québec, attacha d’abord promptement les jambes du supplicié, lui couvrit la tête du bonnet noir, puis toucha le déclic de la trappe. Celle-ci s’ouvrit, et à l’instant même le corps de Bergeron précipité dans le vide apparaissait en bas, oscillant légèrement au bout de la corde.  Le supplice était fini. »  Il était 7h03.  Il fallut attendre 14 minutes avant de constater la mort.[2]

Quant à la mère, l’accusation a été abandonnée contre elle en avril 1935.


 

[1] Le Progrès du golfe, 14 juin 1935.

[2] Selon le registre de l’état civil, il semblerait que Savard ait épousé une certaine Geneviève Bacon le 8 mai 1933 à Québec. On le disait âgé de 28 ans et boucher de son métier.

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