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1937, 22 décembre – Joseph Sylvio Benoît, 47 ans

  • 26 déc. 2024
  • 3 min de lecture


Homicide commis lors d’un vol – arme à feu

Montréal, 420 de la Place Jacques-Cartier – 1 SC

Georges Dagenais, 22 ans, pendu; Maurice Guibord, 18 ans, …?

Au matin du 22 décembre 1937, vers 7h45, le restaurateur Joseph Sylvio Benoît, 47 ans, a fait face à une tentative de vol lorsqu’un homme armé a fait irruption dans son restaurant, à Montréal. Le commerçant était accompagné de son fils de 25 ans, Pierre-Paul Benoît. Joseph ouvrait la porte lorsqu’un jeune homme s’est approché pour lui demander une commande. Joseph lui a demandé si on allait devoir la livrer et le client a répondu qu’il se chargerait de l’emporter. Benoît a alors laissé entrer l’inconnu pour se diriger vers son bureau et retirer son manteau et son chapeau. Aussitôt, l’homme a sorti une arme de poing et un second inconnu a fait irruption dans le commerce. En voyant l’arme, Benoît a eu le réflexe de saisir une boîte de cigarettes qu’il a lancé sur le braqueur. Mais le voleur a anticipé ce geste de défense, et il a pressé la détente. Le projectile a heurté Benoît en plein cœur. Il s’est effondré sur place.

            C’est alors que Pierre-Paul Benoît a fait un mouvement pour tenter de venir en aide à son père, et le deuxième voleur a tiré dans sa direction. Heureusement, le projectile a raté sa cible car Pierre-Paul a eu la présence d’esprit de se jeter au sol. Immédiatement, les deux braqueurs sont sortis en courant pour disparaître à bord d’une voiture noire. Adélard Marois, un commis qui travaillait au restaurant de Benoît, est arrivé juste à temps pour voir les deux individus prendre la fuite.

Les détectives Guérard et Berri ont capté l’appel sur leur radio de police et ils sont arrivés sur les lieux en quelques secondes, suivis par une ambulance de l’hôpital Notre-Dame.  Le Dr Guertin a constaté la mort de Benoît sur place. La veuve, alertée par son fils au téléphone, est arrivée sur place pour fondre en sanglots. L’autopsie a été pratiquée par le Dr Jean-Marie Roussel.

            L’enquête policière a permis d’identifier le tueur comme étant Georges Dagenais, un jeune homme de 22 ans.[1] Son enquête préliminaire s’est ouverte le 12 janvier 1938 devant le juge Amédée Monet. L’enquête du coroner a mis en lumière que son complice était un jeune homme de 18 ans du nom de Maurice Guibord, dont l’enquête préliminaire aurait lieu plus tard. Dagenais n’avait aucun avocat pour le représenter lors de ces procédures. Selon le reporter de La Patrie, il semblait peu inquiet, au point d’afficher quelques sourires et de plaisanter avec les gardiens.

Le procès de Dagenais s’est déroulé les 3 et 4 février 1938 à Montréal devant le juge Wilfrid Lazure. La Patrie a écrit que « ce fut un des procès de meurtre les plus expéditifs que l’on connaisse dans les annales judiciaires. » La Couronne était représentée par Me Ivan Sabourin. L’accusé était défendu par Me Richard Robert. Dans sa plaidoirie, ce dernier a souligné que Dagenais et son complice avaient fait un vol sans avoir l’intention de commettre un meurtre. Il a mis la faute sur Guibord qui, selon lui, avait préparé le crime en volant l’auto et la plaque. Ensuite, il a demandé au jury de rendre un verdict de manslaughter (homicide involontaire). Le Jury a délibéré une vingtaine de minutes avant de revenir avec un verdict de meurtre. Le juge Lazure a fixé la pendaison au 6 mai, le même jour que Charles Herd. Dagenais a écouté la sentence sans broncher. La grand-mère de Dagenais, en apprenant la tombée du verdict, a déclaré à des journalistes qu’elle souhaitait mourir avant son petit-fils tellement ce drame l’affectait.

Bien qu’il a espéré obtenir une grâce jusqu’à la dernière minute, le jeune tueur a gardé son calme au moment de monter sur l’échafaud, quelques minutes avant 8h00 au matin du 6 mai 1938 à la prison de Bordeaux.

Dans sa parution du 16 octobre 1954, Photo-Journal a publié un résumé de l’incident qui avait coûté la vie à Benoît, 18 ans plus tôt. On a spécifié que le commerçant avait pour habitude de se balader constamment avec une arme. On y apprend aussi que Dagenais avait travaillé pour Benoît une dizaine d’années avant le drame.



[1] Selon La Patrie.

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