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1937, 24 janvier – Léopold Châteauneuf, policier

  • 26 déc. 2024
  • 3 min de lecture


Homicide situationnel – arme à feu

Québec, 547 rue Saint-Jean – 1 SC

Honorat Bernard, 28 ans, pendu;

Au soir du 24 janvier 1937, les détenus Arthur Fontaine et Honorat Bernard ont réussi à s’évader de la prison de Québec en maîtrisant les gardiens et en s’emparant de cinq revolvers. Plusieurs accusations pesaient contre eux et pour lesquelles ils devaient bientôt subir leur procès. « Après avoir braqué un revolver dans la direction d’un sergent, d’un avocat et des constables, les deux détenus s’emparèrent de cinq revolvers et d’une boîte de cartouches. Après avoir maîtrisé les gardes, ils fermèrent le grillage de fer qui se trouve en face de la porte d’entrée, avec la clef qu’ils avaient arrachée aux gardiens et emportèrent la clef avec eux. Les fugitifs eurent ainsi le temps de fuir les abords de la prison avant que les policiers puissent se mettre à leur suite. »[1]

Cette évasion a propulsé la Sûreté provinciale sur un pied d’alerte. Le colonel Léon Lambert, qui a fait appel à 95 hommes, a aussitôt organisé des recherches intensives afin de retrouver ces deux dangereux individus. Plusieurs résidences ont été inspectées au cours de la nuit et de nombreuses personnes interrogées. La police savait déjà que les fugitifs avaient pris un taxi qui les avait conduits à l’intersection de la 4e avenue et de la 5e rue dans le quartier Limoilou. Bernard était décrit comme un homme de 28 ans, mesurant 5 pieds et 10 pouces, et pesant 170 livres. Fontaine, 32 ans, avait des mensurations semblables à son acolyte, excepté pour ses cheveux blonds.

Suite à l’évasion, le sergent-major Léonce Carbonneau, assistant du gouverneur de la prison, et le sergent Alphonse Vézina ont été destitués de leurs fonctions. La police soupçonnait que Fontaine et Bernard aient bénéficié d’une aide extérieure.

Le jour de l’évasion, Me Paul Lesage avait reçu l’appel d’une femme lui demandant de se rendre à la prison pour voir Fontaine et Bernard. Sur place, vers 18h00, Me Lesage avait obtenu la permission de rencontrer les deux détenus. L’avocat leur a offert une cigarette avant de leur demander pourquoi on lui avait demandé de venir. À cet instant, Fontaine avait sorti une arme de sa chemise tout en demandant les clefs au sergent.

La cavale de Fontaine et Bernard a été de courte durée. Quelques heures plus tard, après avoir reçu une information, les policiers ont fouillé le 547 rue Saint-Jean, un taudis situé au côté d’une maison occupée par Émile Perron et louée depuis un an par Wilfrid Darveau. Il s’agissait d’un réduit situé à quatre pieds plus bas que le niveau de la rue. Les premiers détectives à débarquer sur les lieux ont été Léopold Châteauneuf, Gérard Aubin, Georges Labrecque, Aimé Pettigrew et Charles Bolduc. Dès leur entrée, les coups de feu ont claqué. Châteauneuf a été le premier à tomber. Aubin a été gravement blessé. La réplique des policiers a cependant été sans pitié, au point où Fontaine a été tué en quelques secondes.

Toutefois, Bernard est parvenu à prendre la fuite. Il sera vite arrêté et accusé du meurtre du détective Châteauneuf. Son procès s’est tenu à Québec les 23 et 24 mars 1937 devant le juge Lucien Cannon. Reconnu coupable, Bernard a été pendu le 9 juillet 1937 à 8h00.  Dans un pantalon gris offert par ses parents, Bernard aurait marché vers l’échafaud sans la moindre hésitation. Sa dépouille a été transportée par le fourgon de la morgue Bouchard & Fils jusqu’au cimetière Belmont afin d’être inhumé dans le lot familiale. Toutefois, « un incident qui a fait quelque peu contraste avec l’atmosphère du milieu est survenu un peu avant l’arrivée de Bernard sur l’échafaud. Un petit chat noir appartenant aux autorités de la prison est venu ronronner autour de l’échafaud, et comme il s’obstinait à demeurer sur les lieux, un garde a dû l’empoigner pour le conduire à l’intérieur de la maison de détention. Quelques minutes plus tard, un jeune homme au service du coroner du district de Québec s’est senti indisposé, et il a forcément quitté les lieux sans pouvoir assister à l’exécution. »[2]

Les autres complices de Bernard, Cyrille Emond et Wilfrid Darveau, ont été reconnus coupables d’homicide involontaire et condamnés à des peines d’emprisonnement.


 

[1] L’Action Catholique, 25 janvier 1937.

[2] Le Soleil, 9 juillet 1937.

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