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1937, 5 août – Célien Froidevaux, 53 ans



Homicide par négligence criminelle – véhicule automobile

Montréal, angle des rues Craig et Gosford – 1 SC

Oscar Lambert, acquitté.

            Célien Froidevaux, un employé de La Presse qui venait de terminer une longue journée de travail, retournait chez lui, au 802 rue Bienville, à Montréal. Sur son trajet, il a été heurté par un véhicule et selon les dires même de La Presse, il a été mutilé tellement le choc a été violent. Le conducteur, ignorant apparemment qu’il venait de frapper quelqu’un, a continué sa route comme si de rien n’était. L’accident est survenu à l’angle des rues Craig et Gosford.

            Malgré tout, le chauffard a été identifié comme Oscar Lambert, 40 ans, résidant du 1010 rue Bellechasse. En fait, le conducteur d’une autre auto l’a rattrapé et intercepté à l’intersection de Craig et Saint-Laurent.

            Un premier procès a avorté en cours de route parce que les membres du jury ont été incapables de s’entendre sur un verdict unanime. Lors de son deuxième procès, en avril 1939, Lambert a expliqué qu’il ne s’est jamais aperçu du fait qu’il avait frappé quelqu’un. « Il ajouta que fort impressionné il n’avait pas de souvenir de ce qui s’était produit après son arrestation, après qu’il eut été ramené sur les lieux du prétendu accident par une tierce personne. La vue du sang l’aurait profondément troublé. »[1] D’un autre côté, on a aussi mis en preuve qu’il avait bu quatre bières avant la collision, ce qui, selon le Dr Jean Saucier, était insuffisant pour le mettre dans un état d’ivresse.

            Le 30 mai 1939, Lambert a été acquitté par le juge Monet. « Il n’a pas été prouvé que Lambert ait mal conduit son auto, préalablement à l’incident. Lambert aurait pris quelques verres de bière ce jour-là, mais il a conduit correctement son auto sur une grande distance avant de frapper Froidevaux. Ce dernier a bien pu sortir inopinément de la zone de sûreté et ainsi se faire frapper sans que Lambert ait pu l’éviter. Le fait que Froidevaux était très ivre, laisse planer un fort doute sur la culpabilité de Lambert et dégage fortement sa responsabilité et c’est sur ce point que l’acte d’acquittement est en partie fondé. »[2]


 

[1] L’Illustration Nouvelle, 27 avril 1939.

[2] Le Devoir, 30 mai 1939.

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