1937 – Xavier Tabiscon, 22 ans
- 26 déc. 2024
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Fratricide – arme à feu – mise en scène
Bords de la rivière Dumoine, à 150 milles au sud-est de Noranda - ? SC
Dave Tabiscon, 14 ans, frère de la victime, accusé, mort en prison en décembre 1939.
Le crime qui a coûté la vie à Xavier Tabiscon, un jeune autochtone de 22 ans, a bien failli passer inaperçu aux yeux des autorités de la province. En fait, on ignore la date exacte du meurtre et c’est seulement en avril 1938 que l’affaire a commencé à transpirer dans les médias écrits.
En avril 1938, on soulignait que Dave Tabiscon, un jeune autochtone de 14 ans, « qui a les cheveux noirs et est fortement musclé, est détenu, depuis hier soir, mercredi, sous une accusation de meurtre. Des policiers-aviateurs l’ont arrêté dans les forêts de Pontiac après que les bois eurent livré le secret de la mort de son frère Xavier. En le détenant dans le but de lui faire subir aussi un examen mental, les détectives provinciaux essayaient de reconstituer toutes les péripéties du drame dont le secret a été si longtemps gardé. Ce secret n’a été dévoilé qu’après de multiples voyages en avions, et en traîneaux tirés par des chiens, car les détectives ont dû courir plusieurs mois dans la forêt avant de pouvoir localiser la famille nomade. Quand ils commencèrent leurs recherches, il y avait déjà plusieurs mois que le crime avait été perpétré. Xavier Tabiscon fut tué au début de 1937 sur les bords de la rivière Dumoine, qui sépare les comtés du Témiscamingue et de Pontiac. L’acte d’accusation mentionne que la victime fut tuée par son frère Dave, de huit ans plus jeune. Xavier Tabiscon fut tué d’une balle, tirée d’une distance de trois pieds et qui l’atteignit à la poitrine. Ce drame venait après une discussion entre les deux frères. Cette discussion était motivée par un coup de hache que Dave avait reçu au pied. […] Madame Tabiscon [la mère] avait dit aux membres de sa famille de déclarer aux étrangers que Xavier s’était tué en nettoyant une carabine avec une verge de fer. La famille fit même disparaître toutes les traces du meurtre. Elle jeta l’arme à l’eau sous prétexte qu’elle était sous l’influence d’un mauvais esprit. La maison elle-même que l’on prétendait hantée fut détruite par le feu. La famille Tabiscon, qui vivait du commerce de la fourrure, ramassa tous ses biens et partit [après] avoir inhumé Xavier dans un cimetière indien situé tout près. »[1]
La famille a ensuite disparu dans la forêt. Parmi les détectives chargés d’aller enquêter sur place, on retrouvait le constable J.-Alphonse Matte. On pense que son état mental l’a conduit à l’infirmerie de la prison de Bordeaux, car c’est là qu’il est décédé de tuberculose en décembre 1939.[2]
[1] La Gazette du Nord, 8 avril 1938.
[2] La Patrie, 19 décembre 1939.


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