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1853, 26 avril – Nancy Heard



Matricide – arme à feu (revolver)

Wickham, Centre-du-Québec – 1 SC

William Ezra Brainard, son fils, pendu.

            Le 26 avril 1853, William Ezra Brainard a tué sa mère d’un tir de revolver. Il était venu passer quelques jours chez elle afin de régler certaines affaires de famille. Quand la dispute a éclaté, il a traité sa mère de menteuse. Brainard prétendait qu’un testament fait par sa mère était faux, car celle-ci l’avait écarté de sa succession. L’un des projectiles tirés au moment de l’altercation s’est engouffré dans l’épaule de son frère, Lorenzo Franklin Brainard, qui a tenté de l’arrêter. William a profité de la cohue soulevée par son geste pour prendre la fuite et franchir la frontière américaine. L’annonce de sa fuite a été publiée dans quelques journaux américains, de sorte que plusieurs hommes ont été arrêtés et relâchés après avoir vérifié leur véritable identité. En juin, le gouvernement canadien a même offert une récompense de 400$ pour sa capture.[1] Durant sa cavale, qui s’est échelonnée sur une période de 7 ans, son nom a semé la terreur dans la région.

            En janvier 1860, « un homme, assez bien mis, portant un petit sac de voyage à la main, descendait lentement le chemin de Melbourne à l’Avenir, et se rendait à Wickham. L’apparence de cet étranger voyageant à pieds piquait la curiosité des passants. Quelques-uns trouvaient qu’il ressemblait à Brainard, mais s’attendant si peu à le rencontrer ils n’osaient en croire leurs yeux. »[2] Une fois à Wickham, le fugitif est entré dans une maison appartenant à un certain Boisvert mais qui, sept ans plus tôt, était habitée par l’un des frères de Brainard. Surpris de ne pas y trouver son frère, il a aussitôt repris sa route. Boisvert, qui l’avait reconnu, a sonné l’alarme. Brainard a finalement été arrêté quelques jours plus tard alors qu’il se réchauffait près d’un poêle, dans un hôtel de Lennoxville. À la vue des autorités, il a mis sa main sur la crosse d’un revolver inséré dans son pantalon, mais il n’a finalement opposé aucune résistance.

            William Ezra Brainard a subi son procès au palais de justice de Trois-Rivières quelques mois plus tard. Le jury a délibéré durant 20 minutes avant de rendre un verdict de culpabilité. Il n’a fait preuve d’aucune émotion lorsque le juge l’a condamné à mort. Le 26 octobre 1860, il est monté sur la potence de la prison de Trois-Rivières. « Brainard a été exécuté à 11h cet avant-midi. Il est mort dans l’endurcissement, ayant jusqu’au bout refusé les sacrements et toute consolation religieuse. Ses derniers mots ont été blasphématoires. » Une forte pluie tombait sur la région au moment de sa pendaison. Sa dépouille a été rapatriée à Melbourne, en Estrie.[3] Brainard est considéré comme le 3e meurtrier à avoir été pendu dans l’enceinte de la prison de Trois-Rivières. Dans le dossier judiciaire préservé à BAnQ-TR on retrouve un long poème écrit par Brainard et qui ne semble pas avoir inquiété les grands auteurs classiques. Il s’agit également du plus ancien matricide répertorié par le DHQ.


 

[1] Les journaux ont décrit Brainard comme un homme de 30 ans, mesurant 5 pieds et 10 pouces, les cheveux bruns et d’épais et longs favoris.

[2] L’Ère nouvelle, 30 janvier 1860.

[3] « Exécution du Patricide Brainerd », La Minerve, 27 octobre 1860, Revues et journaux québécois, Bibliothèque et Archives nationales du Québec.


 

Enquête du coroner:




 

Dossier judiciaire:



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