Homicide domestique par une conjointe – empoisonnement (arsenic)
Québec, faubourg Saint-Roch – ? SC
Anaïs Toussaint, son épouse de 17 ans, condamnée à mort, sentence commuée. Luce Campagna, acquittée.
Six semaines après son mariage avec Joseph Bisson, Anaïs Toussaint s’est débarrassée de son mari en lui administrant de l’arsenic. Le procès de la jeune femme de 17 ans s’est déroulé vers la fin de janvier 1857 à Québec. Selon les éléments qui ont pu en ressortir, le crime ne pouvait s’expliquer par les mauvais traitements puisqu’on a démontré que Bisson prenait soin de sa jeune épouse et la respectait. Au contraire, Anaïs s’était rapidement montrée infidèle. Son mari a souffert durant une dizaine de jours avant de succomber à l’arsenic. Au terme de son procès, elle a été condamnée à mort. Selon un journal, une certaine Luce Campagna a aussi été accusée pour complicité de meurtre, mais dans son cas le jury a été incapable de s’entendre à l’unanimité et l’accusée a dû subir un deuxième procès, au terme duquel elle a été acquittée.
En juin, Me Plamondon, l’avocat d’Anaïs, a plaidé en faveur d’une commutation de peine. Il a remporté sa bataille et Anaïs a été conduite au pénitencier de Kingston, en Ontario. « Nous avons déjà dit que nous applaudissons de tout notre cœur à cette décision du chef du gouvernement et nous croyons devoir mentionner que ce résultat est dû en partie aux efforts que M. Plamondon a fait depuis près de quatre mois pour épargner à notre cité l’ignoble spectacle d’une exécution à mort. »[1] Grâce à sa bonne conduite et surtout au dévouement de Me Plamondon, elle a eu droit à un pardon en 1874. Anaïs serait retournée vivre dans sa famille.[2]
[1] « Anaïs Toussaint, la fin du drame », Le Pays, 29 juillet 1857, Revues et journaux québécois, Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
[2] « Il y a dix-sept ans », La Gazette de Sorel, 23 juin 1874, Revues et journaux québécois, Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Comments