1868, 25 septembre – Henriette Gendreau; et ses deux enfants[1]
- 17 nov. 2024
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Familicide? – par incendie
Région de Victoriaville – 1 SC
Elzéar Guillemette, son mari et leur père, condamné à mort puis acquitté en Cour d’appel.
Au cours de la nuit du 25 septembre 1868, vers 3h00, le shérif adjoint Charles James Powell a été réveillé par une voisine qui lui a dit que la maison la plus proche était victime des flammes et qu’une femme et ses deux enfants s’y trouvaient toujours. Powell s’est précipité sur les lieux pour découvrir qu’il ne pouvait plus rien faire. Toutefois, il a vu Elzéar Guillemette, le propriétaire de la maison, qui observait le brasier sans bouger, appuyé contre une clôture et ne portant que ses sous-vêtements. D’autres témoins ont rapporté que ce dernier avait crié à quelques reprises pour qu’on sauve sa femme et ses enfants.
Lors du procès, qui s’est ouvert le 28 février 1870 à Arthabaska[2], Powell n’a pas caché qu’il trouvait étrange que Guillemette ne soit pas venu le réveiller pour lui demander de l’aide. Selon le témoignage du coroner Poisson, les corps des enfants ont été retrouvés à moins de trois pieds de celui de leur mère et les restes carbonisés d’un animal domestique ont aussi été retrouvés dans les cendres. Guillemette a été reconnu coupable et condamné à mort, mais une pétition déposée dans le district de Trois-Rivières le 24 avril 1870 a milité en faveur d’une commutation de peine. Parmi les arguments utilisés, on a souligné qu’Onésime Richard, un des témoins, était atteint d’idiotie, tandis qu’un autre se serait contredit. De plus, le témoin Philippe Blais n’avait que 9 ans au moment des faits. Finalement, Guillemette a été acquitté en Cour d’appel.[3] Cette affaire est donc restée un mystère.[4]
[1] Selon Le Franco-canadien du 6 octobre 1868, l’une des enfants était âgée de 9 mois et l’autre de 23 mois.
[2] Aujourd’hui Victoriaville.
[3] Report of the proceedings and evidence at the trial of Elzear Guillemette for murder, Ottawa, 1870, imprimé par I. B. Taylor, Rideau Street (auteur inconnu). Voir Archive.org.
[4] Le DHQ a choisi de conserver cette rubrique parce qu’à cette époque on a considéré l’affaire comme étant criminelle, d’autant plus qu’on s’est rendu jusqu’à une condamnation à mort. Toutefois, le verdict d’acquittement vient tout changer. En effet, si Guillemette n’était pas coupable d’avoir tué sa femme et ses deux enfants, alors c’est qu’il s’agissait d’un accident, et que par conséquent il n’y a pas eu d’homicide. Ce triple meurtre restera donc à jamais synonyme de mystère.


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