1881, 19 juillet – Joseph Jackson
- 17 nov. 2024
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Profit personnel – objet contondant (pierre)
Abercorn, Estrie – 1 SC
William Richards, son ami, condamné à mort, se suicide avant son exécution.
Selon Cinq-Mars, William Richards serait né vers 1831 à Hearborne, près de Birmingham, en Angleterre. Après une courte carrière dans la police, il a sombré dans le crime. Après avoir purgé 5 ans de prison, il a écopé d’une autre peine de 8 ans pour avoir volé et battu un homme. Libéré le 14 février 1881, il a tenté de rejoindre sa femme aux États-Unis, partie sur le nouveau continent dans l’espoir de faire fortune. Mais Richards s’est plutôt embarqué pour le Canada sur le SS Sarmatian, sur lequel il a fait la rencontre de Joseph Jackson. Les nouveaux amis sont descendus à Québec le 10 juillet 1881. Peu après, on les retrouvait au bureau de l’immigration à Montréal, où on leur a parlé de la possibilité de trouver de l’emploi en Estrie, plus précisément à Abercorn.[1] L’agent d’immigration leur a écrit le nom d’un employeur potentiel sur un bout de papier et les deux compagnons se sont mis en route.
Le 19 juillet, Jackson et Richards atteignaient la ferme de Charles R. Ingalls, qui pouvait leur offrir un mois de travail pour un seul homme.[2] Durant l’entretien, Ingalls a constaté que Jackson portait des souliers à guêtres. Après avoir tenté leur chance ailleurs, les deux travailleurs ont compris que la région n’avait rien à leur offrir. Richards a alors demandé le raccourci pour la gare et les deux itinérants sont partis à travers champ. Vers 23h00, Richards est apparu seul à la gare, où il a acheté un billet pour Hartford, aux États-Unis.
Le 13 avril 1882, « Le corps décomposé d’un homme a été découvert par hasard dans un profond ravin, à Sutton, P. Q., la tête écrasée, apparemment avec des pierres. D’après les papiers trouvés sur lui et certains indices recueillis à Sutton, il y a lieu de croire que l’homme assassiné était de Brighton, nommé Jackson, qu’il était porteur d’une somme d’argent importante, et que c’est pour l’en dépouiller qu’on l’a tué, l’automne dernier, dans un hôtel de Sweetsburg, province de Québec. »[3] Il a été identifié grâce à ses chaussures.
Le 5 mai 1882, Richards était arrêté aux États-Unis. Il a été condamné à mort. Quelques heures avant son exécution, en novembre 1882, il s’est suicidé en se tranchant la gorge.[4] Selon une source, le couteau ayant servi à son suicide lui aurait été transmis par des mains complaisantes qui souhaitaient éviter la tenue d’une pendaison publique dans la région.[5]
[1] À une dizaine de kilomètres au sud de Sutton, en Estrie. Selon la Commission de toponymie, est issue de Sutton, de laquelle elle aurait été séparée vers le milieu du 18e siècle. On la surnomme principalement Shepard’s Mills et ne fut incorporé en municipalité qu’au début du 20e siècle.
[2] Cinq-Mars, op. cit., p. 119-120.
[3] L’Opinion Publique, 27 avril 1882.
[4] L’Opinion Publique, 30 novembre 1882.
[5] La Patrie, 24 novembre 1882.
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