Homicide à motif indéterminé –
Saint-Hubert – 1 SC
Non élucidé. Luigi Stabile, son beau-frère et son voisin, condamné à mort, puis acquitté lors d’un 2e procès.
Le 16 octobre 1916, la fille de Carmino Festa, alors âgée de 16 ans, a vu son père entrer dans la maison de son beau-frère, le cultivateur Luigi Stabile, à Saint-Hubert. On ne devait plus jamais revoir Festa vivant. Des recherches ont été organisé et au cours desquelles Stabile a suggéré de fouiller les fossés. Par la suite, il a dit à l’épouse du disparu : « inutile de chercher ton mari plus longtemps. Tu pourras maintenant te remarier si tu le désires. »
Au cours des années qui ont suivi, les membres de la famille Festa se sont dispersés à travers la ville de Montréal et la disparition a lentement été oubliée. En 1921, Eugène Abandonato s’est porté acquéreur de la ferme de Stabile. En juillet 1943, il a décidé de procéder à des travaux d’excavation pour ses projets. Au lieu de cela, les ouvriers ont déterré un squelette humain dont l’âge a été évalué à une quarantaine d’années au moment de sa mort. Carmella Costelo, 42 ans, a été appelé pour identifier les restes à l’aide des vêtements et de morceaux de cuir. Elle a confirmé qu’il s’agissait bien de son père, Carmino Festa, disparu depuis 27 ans.
Luigi Stabile a officiellement été accusé de meurtre et c’est au palais de justice de Montréal, devant le juge Wilfrid Lazure, qu’a eu lieu son procès du 20 au 23 septembre 1943. La Couronne était représentée par Me Claude Provost tandis que l’accusé était défendu par les criminalistes Damas Côté et Lucien Gendron. Le 22 septembre, Me Gendron a déposé une requête de non-lieu, considérant que les preuves contre son client étaient insuffisantes. Il a aussi remis en doute la cause du décès de Festa. Effectivement, en raison de la décomposition avancée, la cause exacte de la mort demeurait incertaine. Néanmoins, le juge Lazure a refusé la requête et le procès s’est poursuivi. Parmi les témoins entendus on retrouvait Eugène Abandonato, 57 ans; Roméo Jacques, 29 ans, qui avait découvert les restes humains lors des travaux effectués du 21 au 23 juillet; et le Dr Rosario Fontaine, qui s’était chargé d’évaluer l’âge du squelette en plus de tenter de déterminer la cause du décès.
Lorsque la Couronne a annoncé sa preuve close, Me Gendron a déclaré n’avoir aucun témoin à faire entendre. Il a cependant fait remarquer que Festa avait disparu sans même inquiéter sa famille et que sa femme et ses enfants ne seraient certainement pas venus chez Stabile si celui-ci avait enterré sa victime dans son sous-sol. Les jurés ont délibéré toute la nuit avant de revenir avec un verdict de culpabilité. Le juge a fixé l’exécution de Stabile au 14 janvier 1944. Toutefois, Me Lucien Gendron a remporté son pari devant la Cour d’appel en obtenant l’acquittement de son client. Par la même occasion, la mort de Carmino Festo est à jamais demeuré un mystère.
Procès (à venir):
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