1926, 14-15 août – Antonio Beaudry, 48 ans

Profit commercial – arme à feu (revolver Iver-Johnson de calibre .32)

Montréal – 1 SC

Non élucidé. Henri Bertrand, son associé, acquitté.

Le 14 août 1926, vers 12h15, Antonio Beaudry se retrouvait seul dans son bureau après le départ de ses employés. Son bras droit, Henri Bertrand, serait resté avec lui jusqu’à 12h30. Beaudry lui a dit qu’il attendait quelqu’un pour se rendre au golf de Laval-sur-le-Lac.

Le 16 août 1926, c’est dans son bureau de Montréal qu’on a retrouvé le corps d’Antonio Beaudry, 48 ans. Il avait été atteint de deux projectiles d’arme à feu, un à la tête et l’autre dans le dos. La mort remontait à environ 48 heures. Beaudry était un homme d’affaires qui avait des intérêts dans le journal Le Prix courant, en plus de présider une imprimerie, la Merchants Printing Company, et de posséder des intérêts dans La Revue moderne. Quelques jours plus tard, on a procédé à l’arrestation de son bras droit, Henri Bertrand, la dernière personne à l’avoir vu vivant.

Le procès, qui s’est ouvert trois mois plus tard, a permis de comprendre que l’alibi de l’accusé pouvait être établi seulement à partir de 13h15 dans la journée du 14 août. On a aussi découvert que le comptable de Beaudry avait des tendances à la fraude, au point où il escroquait les membres de sa propre famille. La mort de Beaudry le rendait actionnaire majoritaire du Prix courant, ce qui lui permettait du même coup de rencontrer ses dettes de 14 000$. Un témoin a d’ailleurs affirmé avoir vendu au comptable un revolver de calibre .32 de marque Iver-Johnson. La défense a non seulement ébranlé la crédibilité de certains témoins, mais a aussi mis en lumière que la victime fréquentait des prostituées. Au bout du compte, Beaudry a été acquitté, laissant le meurtre de son associé impuni.[1]

[1] Bertrand est décédé en 1954.