Meurtre par contrat/Compétition criminelle – arme à feu
Entre Saint-Eustache et Laval-sur-le-Lac – 1 SC
Non élucidé.
Selon les journaux de l’époque, Henri Bouclier était très connu dans le milieu du crime organisé, aussi bien à Montréal qu’à San Francisco et Chicago. Il s’adonnait surtout au commerce de l’opium et après avoir eu quelques difficultés avec la police de San Francisco il avait fini par quitter la côte ouest. Il était venu s’installer à Montréal depuis environ deux ans, où il exerçait le contrôle de plusieurs maisons de désordre. « D’après les renseignements fournis à notre représentant par un des membres de cette bande, hier, Son Honneur le Maire [Camilien] Houde, était également « marqué » comme devant disparaître d’ici trois mois si le meurtre de Bouclier n’avait pas été commis. »[1]
Son corps a été abandonné au bord de la rivière, à Laval-sur-le-Lac, le 1er juillet 1930. Il était disparu depuis trois jours. Bouclier avait quitté son logement du 108 est rue Dorchester avec une somme de 500$ dans son portefeuille, une épinglette sertie de diamants d’une valeur de 2 000$ et une bague qui en valait 2 500$. Rien de tout cela n’a été retrouvé. Il avait été criblé de balles.
Quelques jours plus tard, on annonçait l’arrestation de trois personnes, dont deux jeunes filles de 16 ans. Mais au bout de trois mois d’enquête, les chefs Lalonde et Jargaille en étaient venus à croire que Bouclier avait été victime d’une bande dont les membres avaient fini par quitter la ville, et peut-être même le pays.
En 1936, Max Kassel, 42 ans, a été assassiné en Angleterre et les autorités se sont questionnés à savoir si ce dernier n’avait pas eu un rôle à jouer dans le meurtre de Bouclier. Selon les autorités canadiennes, Kassel s’adonnait au trafic des blanches et de la drogue, un intérêt qu’il avait en commun avec Bouclier. Quoi qu’il en soit, le meurtre de Bouclier n’a jamais été résolu. Par ailleurs, il semble que ce crime soit le tout premier meurtre par contrat à avoir été commis en sol québécois.
[1] Le Petit Journal, 6 juillet 1930.
Comments