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1934, 12 août – Alexandre W. Soulgikoff, 55 ans



Meurtre par contrat – Arme à feu (calibre .45)

Montréal – 1 SC

Non élucidé.

Une personne non identifiée a téléphoné à Alexandre W. Soulgikoff, qui travaillait comme interprète de la Cour, pour lui demander de se rendre à une adresse située à Montréal. On lui a laissé entendre que c’était au sujet d’une traduction quelconque. Pendant qu’il parlait au téléphone, il aurait griffonné sur un papier « John Mytik, 7 424 rue de Lanaudière. » Il a ensuite pris sa voiture et pendant qu’il conduisait lentement sur la rue de Lanaudière, trois hommes ont sauté sur le marchepied de son véhicule, deux d’un côté et un troisième de l’autre. Soulgikoff, qui avait un permis de port d’arme, a sorti son revolver pour se défendre, mais son geste a été bloqué par l’un des assaillants qui lui a maîtrisé le poignet. Malgré cela, un coup de feu est parti. L’un des assaillants a alors tenté de couvrir le bruit de cette détonation en appuyant sur l’accélérateur. Selon un témoin, il y aurait eu deux coups de feu.

Lorsqu’on l’a retrouvé, Soulgikoff portait deux blessures, une à la main gauche et l’autre à la tempe. Les experts médico-légal « ont retracé des empreintes digitales sur un côté de l’automobile que montait la victime au moment de son assassinat. Ils en sont venus à la conclusion que Soulgikoff avait été traîné hors de sa voiture après avoir été assommé. De même on a établi que la victime a tenté de se défendre en sortant un revolver pour lequel elle avait un permis. C’est ce même revolver qui aurait causé la blessure que l’interprète porte à la main gauche. Les experts ont émis l’hypothèse qu’au moment où Soulgikoff sortait son arme un assassin lui saisit le poignet ce qui eut pour effet de faire partir la détente. […] La police est d’avis que les meurtriers étaient des « gens d’expérience ». Ils voient dans ce crime une réplique de ceux que les bandits commettent dans les grandes villes américaines et ils croient que le Russe a été « exécuté » par[ce] qu’il en savait trop long sur le monde interlope étant donné sa position dans les cours criminelles. Les policiers ont repoussé la théorie qui voulait que Soulgikoff eut été assassiné à cause de ses prétendues activités anticommunistes. Ils croient plutôt que la victime est morte des mains de gens qui redoutaient ses trop grandes connaissances à leur sujet. »[1]

En raison de ses connaissances linguistiques, Soulgikoff avait aussi été engagé comme constable spécial par le gouvernement du Québec lors des grèves de Rouyn et Thetford.

            Un père et son fils avaient croisé les trois tueurs qui attendaient leur cible, peu de temps avant le crime, et ils avaient tellement eu peur de leur attitude qu’ils avaient pressé le pas. Après les coups de feu, alors que le corps de Soulgikoff reposait dans la rue, le père et le fils avaient vu disparaître les trois assassins dans l’obscurité.

            Vraisemblablement, il s’agirait du plus ancien meurtre par contrat à avoir été commis au Québec, suivi de celui de Feigenbaum une semaine plus tard. Dans les deux cas, on parle de trois tueurs qui n’ont jamais été identifiés. Plusieurs journaux de l’époque penchaient pour la théorie impliquant des tueurs américains.


 

[1] « Les détectives à la recherche des assassins d’Alexandre Soulgikoff », Le Canada, 15 août 1934, Revues et journaux québécois, Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

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