1934, 19 août - Saul Grégoire, 50 ans

Homicide conflictuel? – Arme à feu

Ham-Sud - ? SC

Non élucidé. Conrad Audy, 32 ans, acquitté; et Louis Audy, 37 ans, libéré.

            Saul Grégoire, un cultivateur de 50 ans de la région de Ham-Sud, a été assassiné dans la nuit du 19 août 1934. Son corps a été retrouvé « ensanglanté sur le bord du chemin Morin, rang 10 de Dudewell, le 22 août dernier [...] »[1]

            Conrad Audy et son beau-père Louis Audy, deux autres cultivateurs de la même région, ont comparu devant le coroner, où Conrad Audy a expliqué que le 10 juillet dernier Sault Grégoire s’était donné à lui en passant un acte de donation. En contrepartie, Audy s’engageait à garde Grégoire avec lui et à le faire vivre jusqu’à sa mort. Il s’engageait aussi à payer les taxes, etc. Puis Audy est venu habiter chez Grégoire avec sa femme et ses trois enfants. Tout semblait bien aller au départ. Au mois d’août, Audy a donné à Grégoire 40$, que celui disait avoir besoin pour payer une vieille dette.

            Le 19 août, Saul Grégoire est monté avec Conrad Audy en voiture, tandis que la femme d’Audy et ses enfants sont monté dans une autre auto afin de se rendre chez Louis Audy, ils avaient l’intention d’aller veiller avec lui. Ils ont aidé Louis Audy à faire le train avant de reprendre le chemin du retour. Une fois chez Louis, Saul Grégoire a refusé de descendre de la voiture. Puis à un certain moment, Grégoire serait parti dans sa propre voiture à traction animale. Et c’est trois jours plus tard, sur la route, que son corps a été retrouvé. Son cheval était revenu seul chez le voisin Xavier Audy. Selon l’autopsie, faite par le Dr Jean-Marie Roussel, a démontré que la victime a été tué d’une balle.

            Le 22 septembre 1934, le juge a abandonné l’accusation de meurtre à l’endroit d Conrad Audy et de son beau-père. En avril 1935, le Sherbrooke Daily Record a mentionné une rumeur selon laquelle de nouveaux éléments de preuve seraient bientôt dévoilés. Il a cependant fallu attendre en décembre 1939 avant que Conrad Audy subisse son procès. Le 20 décembre 1939, il a été acquitté. Audy a été tellement satisfait du verdict qu’il a pris la peine de serrer la main de tous les jurés avant de quitter le prétoire.

[1] La Tribune, 7 septembre 1934.