Meurtre par contrat – arme à feu
Montréal, rue de l’Esplanade – 1 SC
Non élucidé.
Il était environ 17h10 lorsque Charlie Feigenbaum est arrivé chez sa belle-sœur à Montréal pour ramener les membres de sa famille à leur chalet de Val-Morin. « Après quelques instants passés dans la maison, Charlie ressort pour placer les paquets dans la voiture. Son fils Jackie, 18 ans, est là pour l’aider. Ni l’un ni l’autre n’a remarqué les trois hommes assis dans une Hudson stationnée de l’autre côté de la rue. À ce moment, une demi-douzaine de voisins profitent de la fraîcheur du soir, confortablement assis sur leur balcon. Charlie achève de remettre les paquets à son fils quand l’un des occupants de la Hudson descend et traverse tranquillement la chaussée dans sa direction. Parvenu à proximité, l’inconnu sort soudainement un revolver et, nonchalamment, comme s’il allumait une cigarette, fait feu à six reprises. Atteint mortellement, Charlie Feigenbaum s’écroule sous les yeux horrifiés de son fils pendant que le tueur regagne calmement la Hudson et saute sur le marchepied au moment où elle démarre en trombe. »[1]
Feigenbaum était un racketteur, trafiquant de drogue et informateur pour la police fédérale qui devait témoigner au procès de Pincus Brecher dans l’État de New York. Son meurtre, ainsi que quelques autres commis à la même époque, a marqué un tournant au sein du crime organisé : les Italiens prenaient le contrôle au détriment des Juifs.
Selon Le Canada, les tueurs avaient d’abord prévu d’éliminer Feigenbaum à Val-Morin. « C’est à Val-Morin et non à Montréal que Charles Feigenbaum devait tomber sous les balles de ses meurtriers, mais ceux-ci s’étant mépris entre leur victime et son frère, Maxie Feigenbaum, ils ont attendu son retour en ville pour l’abattre. Cela confirme les soupçons que les meurtriers ne sont pas de Montréal, car il est évident qu’ils ne connaissaient pas la victime. Les détectives n’ont pu s’assurer s’ils étaient deux ou trois à Val Morin, mais ils semblent plutôt portés à croire qu’ils ne se trouvaient que deux. »[2]
La police a interrogé Kennett Reid alias Rifkin et David Starr puisqu’ils s’étaient disputés avec Feigenbaum peu de temps auparavant, mais ils n’ont vraisemblablement pas été accusé. Selon ce qu’a rapporté La Patrie, les policiers de l’époque croyaient que les trois tueurs étaient les mêmes dans les dossiers de Soulgikoff et Feigenbaum. Malgré cela, l’affaire est demeurée non résolue.
[1] Jean-Pierre Charbonneau, La Filière canadienne (Montréal: Trait d’Union, 2002).
[2] « Les meurtriers de Feigenbaum s’étaient rendus à Val Morin », Le Canada, 27 août 1934, Revues et journaux québécois, Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
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