top of page

1936, 14 mai – Eva Bergeron, 28 ans

  • 26 déc. 2024
  • 3 min de lecture
Homicide motivé par les gains relatifs aux assurances et à l’héritage –

Sillery, Québec - 1 SC

Non élucidé. Georges Grenier, son mari de 32 ans, condamné à mort, puis acquitté.

Georges Grenier, 32 ans[1], a subi son procès au palais de justice de Québec du 5 au 8 avril 1937 devant le juge Lucien Cannon. On l’accusait d’avoir tué sa femme, Eva Grenier, le 14 mai 1936 pour encaisser l’argent des assurances. Le corps de la victime a été retrouvé vers midi dans un hangar, au pied de l’escalier du troisième étage d’une maison de Belvédère.

Durant le procès, l’expert en écriture Hector Hamel « a déclaré que les fausses entrées dans les livres de banque avaient été faites par le même qui avait fait les inscriptions dans les livres de la Bookside. Ces dernières inscriptions ont été faites par l’accusé lui-même. »[2] Selon le Dr Rosario Fontaine, la mort de la victime était due à une syncope. Un policier a témoigné à l’effet que le 17 mai, Grenier lui avait demandé si on lui permettrait d’assister aux funérailles de sa femme. « L’accusé est allé aux funérailles de son épouse en compagnie du détective Aubin et du détective Pettigrew. En arrivant à sa résidence, dit le détective Aubin, il est venu pour entrer dans l’appartement où se trouvait exposé le corps de madame Grenier, mais il est retourné et il est monté en haut [sic]. Nous l’avons suivi. Comme il ne restait pas beaucoup de temps, avant le service, le détective Pettigrew lui a proposé d’aller dire un chapelet en bas.  L’accusé est descendu; et comme la tombe était fermée, il a demandé rudement de lui ouvrir. On lui a ouvert; il n’a jeté qu’un coup d’œil et il s’est retourné brusquement. »[3]

Tandis que tout le monde pleurait en récitant un chapelet, Grenier est resté de glace.  Puisque la défense n’a fait entendre aucun témoin, Me Noël Dorion, procureur de la Couronne, a livré sa plaidoirie. Il a été suivi de Me Achille Jolicoeur, l’avocat de Grenier. Les jurés se sont retirés à 16h30 pour revenir rendre leur verdict à 20h00. Grenier a été reconnu coupable et le juge Cannon a fixé son exécution au 25 juin 1937. En écoutant le verdict et la sentence, Grenier est demeuré impassible. Lorsque le juge lui a donné la parole, le condamné a dit : « non, je n’ai rien à dire. » « Au moment de l’apparition du juge, à la Cour Criminelle, hier soir, il restait encore des places libres dans la salle d’audience. C’est un fait qui se présente assez rarement à la fin d’un procès pour meurtre. »[4]

Dans Le Soleil du 3 décembre 1937, on lisait : « Georges Grenier a été acquitté ce midi par la Cour d’Appel de l’accusation de meurtre qui avait été portée contre lui pour la mort de sa femme et dont les jurés de la cour d’assises l’avaient trouvé coupable. Les honorables juges Dorion, Hall, Bernier et Bartley se sont prononcés en faveur de l’acquittement et l’honorable juge St-Jacques aurait voulu accorder un nouveau procès à l’accusé. Le jugement majoritaire déclare qu’il est en preuve que madame Grenier est morte d’une syncope de cœur et que tout le reste de la preuve n’est que suppositions sur lesquelles on ne pouvait pas baser un verdict de culpabilité dans une affaire aussi importante dans laquelle la vie d’un homme était en jeu. Il n’y a pas de doute, dit le jugement, que l’épouse du défendeur a subi un choc en apprenant que tout l’argent avait été retiré du compte de banque par son mari mais ce dernier avait le droit de retirer l’argent et même si ce fait avait été la cause de la syncope dont est morte la femme, d’après la preuve médicale; mais de là à justifier un verdict de meurtre il y a loin.  Le verdict est irraisonnable et non justifié par la preuve. »



[1] Selon les sources, on le décrit comme un laitier ou un gérant de banque.

[2] L’Action Catholique, 8 avril 1937.

[3] Ibid.

[4] L’Action Catholique, 9 avril 1937.

Comments


  • Facebook
  • LinkedIn

©2020 par DHQ. Créé avec Wix.com

Toute reproduction partielle ou complète des dossiers publiés sur ce site est illégale sans le consentement des auteurs du DHQ.

bottom of page