Meurtre par contrat – Empoisonnement (strychnine) – Erreur sur la personne
Sainte-Adèle (Laurentides) - 1 SC
Non élucidé.
« Le 6 décembre 1958, à 5h00 du matin, Giuseppe Cotroni, Luigi Greco et quelques employés du restaurant The Bonfire quittent leur lieu de travail et se rendent au chalet de Cotroni situé à Sainte-Adèle. Celui-ci a invité les autres à venir s’y reposer. Au cours de l’après-midi, Cotroni reçoit la visite de ses voisins. Parmi eux se trouve Ernest Costello, le gérant de la Gatineau Power de Sainte-Adèle. En bon hôte, Cotroni offre à boire à ses invités. Il leur sert à tous, sauf à un, Gaston Savard, qui ne veut rien boire, de l’anisette, une liqueur fine qu’il conserve dans le réfrigérateur. Costello vide son verre d’un trait et prend congé immédiatement, car il a un rendez-vous urgent. »[1]
Mais en route, Costello commence à se sentir malade, si bien qu’il s’arrête dans un garage pour demander de l’aide. Quelques minutes après son arrivée à l’hôpital, on a constaté son décès. Pendant ce temps, Cotroni et un autre invité ont ressenti eux aussi des malaises. Dans leur cas, leur arrivée hâtive à l’hôpital leur a sauvé la vie.
Les analyses en laboratoire ont révélé que l’anisette contenait une forte concentration de strychnine. Le coroner a finalement conclu à une mort accidentelle sans responsabilité criminelle. Toutefois, « il est évident que la bouteille contenant l’anisette empoisonnée n’était pas destinée à Costello qui n’avait strictement rien à voir avec les activités criminelles de Cotroni. Était-ce réellement une tentative de meurtre à l’endroit de Cotroni ou contre Luigi Greco? Si l’attentat au poison avait visé Greco, Cotroni aurait-il pris le risque de boire de l’anisette qu’il aurait su empoisonnée? »[2]
L’enquête n’a jamais permis d’identifier ni la personne qui avait empoisonné la bouteille ni celle qui était ciblée par l’attentat.
[1] Pierre de Champlain, Histoire du crime organisé à Montréal de 1900 à 1980, Éditions de l’Homme, 2014.
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