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1968, 30 septembre – Reginald Layborn, 61 ans; et Betty Layborn, 49 ans



Meurtre par contrat / Profit commercial – Arme à feu (calibres .32 et .380)

Montréal-Nord, 10 545 boulevard L’Archevêque – 1 SC

Non élucidé.

            Reginald Layborn a été décrit comme un génie de l’électronique mais aussi comme un homme au passé mystérieux. Lui et sa femme ont tous deux été « abattu dans le plus pur style des règlements de comptes de la pègre. Au moins deux personnes ont agi, utilisant deux armes différentes, une de calibre .32 et la seconde de calibre .380, un revolver rarement utilisé au Canada. M. Layborn fut tué d’une balle .32 à la tête et d’une seconde de calibre .380, cette dernière mortelle. Son épouse soutint l’impact de quatre balles .32 dans la tête et survécut environ 15 heures, après avoir eu le temps de bafouiller quelques paroles pouvant permettre aux policiers d’orienter leur enquête. »[1]

Peu après 23h00, un garagiste qui devait livrer une voiture réparée a découvert le corps de Betty Layborn sur le parquet, dans les locaux de la compagnie Layborn Electronic, au 10 545 boulevard L’Archevêque, à Montréal-Nord. « La femme, dont l’identité n’a pas encore été dévoilée, avait été atteinte de trois balles à la tête. Dans un état critique, elle a été transportée à l’hôpital du Sacré-Cœur de Cartierville. »[2]

            Mme Layborn était assise dans une chaise lorsqu’on lui a tiré dessus. Quant à son mari, il écrivait et fumait une cigarette. « Les policiers ont constaté d’autre part que les tueurs ont agi de façon illogique après leur crime. Ils ont fait disparaître les douilles vides de calibre .32 mais ont laissé sur place deux balles de même diamètre qui avaient fait long feu et dont l’une était même poinçonnée. » Par ailleurs, le logement n’a pas été fouillé. La bourse de Mme Layborn, qui contenait 103$, est demeurée intacte. Par contre, le portefeuille de son mari semble avoir disparu.

            Originaire d’Angleterre, Layborn était venu s’installer au Canada en 1942. Avec sa femme, ils ont vécu dans la misère, jusqu’en 1968, quand un millionnaire et ex-propriétaire du café All Nations, a compris comment pouvait lui servir le grand talent de Layborn en matière d’électronique. En s’associant, les deux hommes ont mis sur pied une usine de circuits imprimés. En fait, Layborn pouvait fabriquer des machines capables de neutraliser les systèmes d’alarme des grandes banques. Bref, l’homme représentait une mine d’or à lui tout seul.

Mais voilà! Layborn a refusé de collaborer avec la pègre. Devant leur insistance, il les a même menacés de tout raconter à la police. On sait donc pourquoi Layborn a été assassiné. Quant à sa femme, elle n’était qu’un témoin gênant.

En 1973, un article de Raymond Drouin et de Jean-Claude Laurent, paru dans le Montréal-Matin, soupçonnait un certain tueur à gage nommé David Skylar de plusieurs meurtres, dont ceux du couple Layborn. Skylar aurait aussi été engagé pour tuer Eric McNally et sa petite amie, Gary Snor, et plusieurs autres. Skylar venait d’être arrêté pour le meurtre d’un policier. Il sera l’un des derniers condamnés à mort au Québec, mais avec une commutation de peine. Rappelons cependant que Skylar n’a jamais été jugé pour le double meurtre du couple Layborn, qui demeure officiellement non résolu.


 

[1] Gérard Asselin, « Les Layborn ont dit non à la pègre; ils ont payé », Le Petit Journal, 13 octobre 1968.

[2] La Presse, 1er octobre 1968.

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