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1968, ?-6 avril – Femme non identifiée

  • 23 nov. 2024
  • 3 min de lecture


Homicide à motif indéterminé – Considéré comme un homicide

Charlemagne, rivière l’Assomption – 1 SC

Non élucidé.

Le 6 avril 1968, à Charlemagne, en banlieue de Montréal, deux pêcheurs marchaient le long de la rivière l’Assomption à la recherche d’un bon endroit pour attraper du poisson. Il s’agissait de Roger Dubois et d’un adolescent du nom de Michel Labranche.  Vers 10h05, ils ont aperçu deux sacs de polythène brun à l’arrière du restaurant Chez Lise, près d’un pont qui enjambait la rivière. Sur l’un des sacs, la présence de deux mains humaines leur a glacé le sang. En fait, selon La Presse, les deux jeunes pêcheurs s’apprêtaient à mettre leur chaloupe à l’eau quand ils ont vu les sacs « à la hauteur de l’intersection de la route 48 et de la rue Durand ».  Les deux hommes ont couru pour donner l’alerte à Jos Leblanc, qui était policier municipal à Charlemagne. Après s’être rendu sur place, ce dernier a contacté la Sûreté provinciale.

À l’arrivée des agents de la Sûreté provinciale (Guy Fortier, René Poirier et Wesley Lavigne), on a découvert que les sacs contenaient également sept morceaux de corps humain. On y a retrouvé les mains, les bras et des parties de jambe. Il manquait la tête, le tronc et les pieds. Les premières constatations ont permis de croire que le cadavre était celui d’une femme. « Près du petit pont traversant la rivière, à Charlemagne, les policiers ont trouvé un soulier féminin, mais il peut s’agir d’un vieux soulier jeté là depuis plusieurs semaines, tandis que, selon leur état de conservation, les membres trouvés seraient ceux d’une femme qui aurait été tuée il y a moins de cinq ou six jours. »

La décapitation du corps faisait croire à un règlement de compte plutôt qu’un simple crime passionnel. Selon l’auteure Andrée LeBel, les analyses faites sur les restes humains ont permis d’estimer l’âge de la victime entre 50 et 80 ans. « Cette femme devait mesurer environ quatre pieds dix pouces et peser moins de cent livres. Elle avait les cheveux gris et une ossature très délicate. En fait, le médecin-légiste croit qu’il s’agit d’une vieille femme, malade, rachitique et offrant toutes les caractéristiques d’une personne ayant été séquestrée ou privée de nourriture pendant plusieurs jours. La jambe droite est plus courte que la gauche ce qui peut être expliqué par une ancienne fracture mal guérie ou une maladie des os de la hanche droite. De plus, le pied droit de cette femme était tourné vers l’intérieur quand elle marchait. »[1] Andrée LeBel, qui n’a consulté que des articles de journaux pour la rédaction de son livre de 1978, et principalement Allô Police, parlait plutôt d’une mort qui remontait à 48 heures au maximum. Elle ajoutait que les membres auraient été découpés à la scie ou à la hache.

Toujours selon LeBel, les deux sacs n’avaient pas été mouillés, ce qui pourrait indiquer qu’on les avait jetés du haut du pont. Ceux-ci auraient atteint la rive alors qu’on envisageait la possibilité que d’autres, pouvant contenir la tête et les autres membres, aient tombé dans l’eau. Ceci expliquerait pourquoi ces parties du corps n’ont jamais été retrouvés, et cela en dépit de fouilles réalisées par les plongeurs de la police. Mais l’instant d’après, LeBel revenait sur son hypothèse : les sacs n’ont pu être lancés puisqu’ils étaient trop bien placés à l’endroit où ils ont été retrouvés.

Les empreintes des mains et une recherche exhaustive des femmes âgées disparues n’a donné aucun résultat.[2]

Le 8 avril, on a découvert d’autres ossements à Terrebonne Heights, laissant croire à une deuxième victime. Un garçon avait trouvé un crâne humain et l’avait rapporté chez lui, dans le quartier Pont-Viau, à Laval. Selon la police, il s’agissait bien d’un crâne humain. On a cependant vite fait des liens et compris que ces ossements venaient compléter ceux de la femme trouvée le 6 avril. L'analyse a permis d’établir que: “La jeune femme, dont la mort remonterait, selon les experts, à environ un an, était couchée sur le ventre. Une couverture bleue recouvrait son corps nu et décharné.”[3]



[1] Lebel.

[2] Andrée Lebel, Crimes plus que parfaits, parfaits et imparfaits (Montréal: Libre Expression, 1978); « Les membres trouvés dans deux sacs de polythène seraient ceux d’une femme », La Presse, 8 avril 1968, Revues et journaux québécois, Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

[3] La Presse, 18 avril 1968.

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