Homicide situationnel – Arme à feu
Montréal – 1 SC
Non élucidé.
Dans le cadre des manifestations des policiers en grève, à Montréal, des autobus ont été renversées et des coups de feu ont même été tirés. D’ailleurs, le 9 octobre 1969, l’un de ces coups de feu a coûté la vie au caporal Robert Dumas de la SQ. Le politicien Pierre Laporte, qui se retrouverait lui-même au cœur d’une célèbre affaire de meurtre un an plus tard, a dénoncé la police de Montréal en disant qu’elle s’est couverte de honte. L’incident a aussi été déploré par le ministre de la Justice Rémi Paul et le premier ministre Jean-Jacques Bertrand.
Deux individus ont rapidement été arrêtés et des armes saisies. Une perquisition a aussi été effectuée au 4460 ouest rue Saint-Jacques. Selon l’enquête du coroner, qui s’est tenue en novembre 1969, Dumas aurait été tué de tirs faits à partir du toit de la Murray Hill. On a aussi compris que Dumas et un de ses collègues avaient été envoyés à la Murray Hill habillés en civil avec pour mission d’obtenir des informations sur l’Escouade de sécurité de la SQ. D’après des témoignages, Dumas semblait très nerveux car il craignait d’être attaqué aux explosifs. Il avait donc demandé des renforts. À son arrivée sur les lieux, il y avait une foule de 200 à 300 personnes. Vers 20h15, des coups de feu ont été entendu et un policier a vu trois ou quatre manifestants avec des armes à feu.
Selon l’autopsie, pratiquée par le Dr Jean Hould, Dumas a succombé à une hémorragie interne suite à la perforation du poumon droit et du foie. Finalement, Paul Herschorn, 25 ans, vice-président de la Murray Hill, a admit avoir tiré un coup de feu à partir du toit de sa compagnie pour protéger ses intérêts puisque les policiers de Montréal étaient en grève. Il a avoué qu’avec des amis, il a tenté de faire peur aux manifestants « qui tentaient de pousser un autobus en flamme à l’intérieur du garage de la compagnie. »[1] Il a aussi ajouté que ses coups de feu ont été tirés dans le sol, près des pieds des manifestants.
Au début de décembre, le coroner Laurin Lapointe a rendu son verdict, selon lequel il ne pouvait accorder la responsabilité criminelle à qui que ce soit. En d’autres termes, il lui était impossible de cibler une personne en particulier alors la mort du caporal Dumas est demeurée non résolue.
[1] Le Nouvelliste, 14 novembre 1969.
Comentarios