1970, 3 janvier – Mme Jeanne Lafond, 76 ans; et Raymonde Lafond, 35 ans

Homicide domestique par un conjoint suicidaire – Objet contondant (marteau)

Sainte-Scholastique, 186 rue Saint-Vincent – 1 SC

Jean Lafond, 76 ans, …?

Jeanne Lafond, 76 ans, et sa fille Raymonde Lafond, une religieuse de la Congrégation des sœurs Sainte-Anne âgée de 35 ans, ont été tuées par Jean Lafond, le mari de Jeanne et le père de Raymonde. Elles ont toutes les deux été poignardées. C’est le fils de Lafond qui a fait la découverte de la scène de crime vers 16h55, le 3 janvier 1970. Comme il n’obtenait pas de réponse, il a enfoncé la porte. Il a découvert sa mère et sa sœur, alors que son père était entre la vie et la mort après s’être tranché les veines des poignets. On l’a rapidement transporté à l’hôpital de Saint-Eustache, où les médecins ont réussi à lui sauver la vie. L’homme souffrait apparemment d’une dépression nerveuse.

Quelques jours plus tard, La Presse soulignait que Lafond aurait tué sa femme et sa fille religieuse pour donner une leçon à ses autres enfants. En fait, c’est dans sa déclaration aux policiers qu’il aurait dit : « Si j’ai fait ça, c’était pour donner une leçon à mes autres enfants et à tous les autres. » Évidemment, il a été tenu criminellement responsable par l’enquête du coroner, conduite par le Dr Jean-Louis Paradis. Le père de quatre enfants et marié depuis 46 ans, a ensuite été accusé de double meurtre. Puisqu’il croyait sa dernière heure arrivée, il avait laissé une lettre dans laquelle il expliquait son geste.

« J’étais décidé à tuer ma femme et ma fille, a-t-il dit. Je me suis approché du lit de ma femme et elle s’est réveillée juste au moment où je faisais le geste de la frapper. » Comme dans les films d’horreur, elle aurait eu le temps de crier avant qu’il la tue de deux coups de marteau. Il a ensuite passé dans la chambre de sa fille, qui avait été réveillée. Au lieu de se défendre, elle a tiré les draps sur elle « mais j’ai enlevé les couvertures d’une main pendant que je frappais avec l’autre. » Questionné à savoir pourquoi il avait fait ça, il a répondu : « Ma femme était malade et nerveuse, elle était malhonnête et cruelle envers moi. » Quant à sa fille, il la voyait comme quelqu’un de connivence avec sa mère.