Parricide – Battu à mort – Arme blanche (couteau et hachette)
Montréal, 3449 rue Belmore – 1 SC
Louis Morache, son fils de 22 ans, 15 ans de prison.
Louis Morache, 22 ans, étudiait en médecine, ce qui ne l’a toutefois pas empêché de tuer son père le 14 avril 1971. Louis a lui-même appelé les policiers pour signaler son crime. “Je viens de tuer mon père. Ça fait deux jours que j’y pensais. Il est dans le sous-sol. Il n’y a pas d’armes.” Dans la cave, les policiers ont vu le cadavre, recouvert de deux serviettes. Il était évident qu’on l’avait tué avec une hache et un couteau.
Dans l’automobile des policiers, Morache s’est encore une fois montré bavard en disant: “J’aurais bien voulu vous laisser le couteau dans la poitrine. Mais je voulais pas que ça ait l’air trop embroché. C'est pas une pelote à épingles.”
Son enquête préliminaire a été fixée au 27 mai. Aucun cautionnement ne lui a été accordé. Le drame serait survenu à la suite d’une violente discussion. De plus, on a appris que la victime était invalide. On croit que les armes du crimes étaient un couteau et une hachette. Selon le Dr Louis-Charles Daoust, le jeune Morache était en état de subir son procès.
En novembre 1971, il a plaidé coupable à une accusation réduite d’homicide involontaire. Lors du procès, sa grand-mère, Mme Jean Reeves, a expliqué “que son petit-fils avait toujours eu l’habitude de rendre la vie misérable à ses parents.”[1]
Le 13 décembre 1971, c’était au tour de la grand-mère de l’accusé à mourir. La nécrologie nous montre qu’elle était la veuve d’Arthur Reeves et qu’elle était âgée de 81 ans. C'est en janvier 1972 qu’il a finalement reçu sa sentence. Le juge Ignace J. Deslauriers l’a condamné à 15 ans de prison. Pour sa part, la défense avait réussi à faire accepter le plaidoyer d’homicide involontaire en soulignant le caractère instable de l’accusé et de son usage de la drogue. “Morache a fait lui-même un long discours devant la cour pour soutenir que les neuf mois de réflexion qu’il avait passés en prison lui avaient été fort salutaires et qu’il sentait maintenant que son premier devoir était de supporter sa famille.”[2] Selon un médecin qui a témoigné lors du procès, Louis Morache était un fervant admirateur d’Adolf Hitler.
[1] Le Devoir, 26 novembre 1971.
[2] Le Devoir, 12 janvier 1972.
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