1971, 24 juillet – Roger Hayes; et Gérard « Pétard » Roberge
- 18 déc. 2024
- 2 min de lecture
Homicide conflictuel – Arme à feu (calibre .30-30)
Cap-de-la-Madeleine, Primo-Gourmet, rue Saint-Maurice – 1 SC
Normand Goyette, acquitté pour le meurtre de Hayes et 5 ans de prison pour celui de Roberge.
Normand Goyette, qui travaillait comme barman au Primo-Gourmet, dans le secteur Cap-de-la-Madeleine, a reçu des menaces de la part du client Roger Hayes, qui avait déjà été expulsé de l’établissement. En compagnie de son ami Gérard Roberge, il avait demandé à Goyette : « aimes-tu ça travailler ici? » Lorsque le barman avait répondu oui, Hayes avait ajouté : « Profites-en, c’est ta dernière veillée. »
Par ailleurs, Roberge avait laissé entendre qu’il ferait appel à son gang pour mettre ses menaces à exécution. Craignant pour sa vie, Goyette est alors devenu nerveux.
Le 24 juillet 1971, Hayes et Roberge sont revenus au Primo Gourmet en compagnie de Marc Boissonneau, Clément Dubé et une femme. Ceux-ci ont commencé à boire sans vouloir payer. Une fois ivre, Roberge aurait répété ses menaces en mettant une main dans la poche de son pantalon pour feindre de posséder un revolver. Goyette s’est finalement absenté pour aller visiter quelques bars à Trois-Rivières, dans le but de demander l’aide de certains collègues barmans. Malheureusement pour lui, il n’a pas obtenu l’appui escompté, et il est revenu dans le stationnement du Primo Gourmet. Toutefois, avant de revenir à l’intérieur, il a ouvert le coffre de sa voiture pour y prendre sa carabine de calibre .30-30. C’est ensuite qu’il est entré dans le bar. Sans le moindre avertissement, il a tué Hayes et Roberge à bout portant. Il a ensuite repris sa voiture pour s’arrêter au hasard dans une maison, où il a téléphoné à la police pour avouer son crime. Dans les poches de Roberge, les enquêteurs ont retrouvé la somme 4.60$ et dans celles de Hayes 13,60$.
En octobre 1971, au terme de son procès, Goyette sera acquitté pour légitime défense. « Aussitôt le verdict rendu, ce fut le délire dans l’assistance, la joie débordante, les applaudissements bruyants, les pleurs de part et d’autre, véritable apothéose du triomphe, celui de la justice humaine. L’assistance en liesse assaillait Normand Goyette pour le féliciter, pour lui exprimer sa joie vive, bousculant tout sur son passage, pendant que Normand Goyette lui-même au comble de la joie, le visage tuméfié par les larmes, tentait d’enjamber la grille qui le séparait de ses pairs pour leur montrer sa reconnaissance. »[1]
La Couronne en a appelé du verdict d’acquittement, avant de finalement se désister. En 1972, Goyette a toutefois été reconnu coupable d’homicide involontaire pour le meurtre de Roberge, ce qui lui a valu une sentence de 5 ans de prison.
[1] Jean-Marc Beaudoin, « Normand Goyette acquitté », Le Nouvelliste, 13 octobre 1971, Revues et journaux québécois, Bibliothèque et Archives nationales du Québec.








Commentaires