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1971, 24 mai – Lucien Raymond Morin, 43 ans



Homicide domestique par une conjointe – Arme à feu (calibre .303) – Mise en scène

Pointe-aux-Trembles – 2 SC

Armande Cyr-Béland, 45 ans, son ex-conjointe, 7 ans de prison pour homicide involontaire.

Il y avait deux ans qu’Armande Cyr-Béland, chanteuse et comédienne, habitait avec Lucien Raymond Morin. Ce dernier la maltraitant depuis tout ce temps et avait commencé à s’en prendre à sa fille de 13 ans, Pierrette. Dans la soirée du 24 mai 1971, Armande a décidé que c’en était assez.

Devant le coroner, c’est sans émotion qu’elle a raconté comment elle s’y est prise pour se sortir de son enfer. Comme elle avouait tout, elle a été tenue criminellement responsable et accusée de meurtre. « Depuis six semaines, elle ne demeurait plus avec lui et, à quelques reprises, elle avait dû mander l’intervention de la police pour le faire sortir de son domicile. […] Au début de la soirée du 24 mai, Armande Béland était allée conduire sa jeune fille de 13 ans à la gare des autobus, où elle devait partir pour le pensionnat, à Joliette. Dans les quelques minutes qui précédaient le départ, sa fille lui demanda si elle devait revoir Raymond. Sur la réponse négative de sa mère, l’étudiante qui n’a pas encore tout à fait atteint le stade de l’adolescence, décida de confesser ces faits qu’elle cachait à sa mère pour ne pas lui faire de peine. Elle lui raconta qu’une nuit, alors qu’elle se trouvait seule à la maison, elle s’est réveillée pour voir Morin dans sa chambre, très court vêtu. Celui-ci se serait livré à des attouchements sur sa personne tout en exhibant ses parties génitales. Sa fille lui précise que cette scène se serait déroulée à deux ou trois reprises. »[1]

Armande devait se rendre à Granby donner un spectacle, mais au lieu de ça elle s’est dit qu’elle devait en finir avec Morin. Dans son logement, elle a pris une carabine de calibre .303 qu’elle utilisait pour chasser le chevreuil. Elle s’est stationnée près du domicile de Morin pour l’attendre. À quelques reprises, elle est retournée chez elle pour lui téléphoner, mais il semblait toujours absent. Finalement, elle a réussi à l’avoir au bout de la ligne pour lui dire qu’elle devait le voir quelques minutes. Lorsqu’il est venu à sa rencontre, dans l’auto, Armande a ouvert la portière et elle a tiré sur lui. Elle s’est ensuite dirigée vers le poste 16 dans l’intention de se livrer, mais elle a changé d’avis et s’est plutôt débarrassé de l’arme à la hauteur de la rue Viau.

Le lendemain matin, après le déjeuner, elle s’est finalement rendue à la police.  Armande Cyr avait une certaine notoriété dans le milieu du showbizz québécois, entre autre pour avoir été mariée à Réal Béland et aussi pour avoir été en duo avec Claude Blanchard. En octobre 1971, dès le 2e jour de son procès, Armande a accepté de plaider coupable à une accusation réduite d’homicide involontaire. À l’époque, des journaux ont pris sa défense. Au moment du verdict, le juge Shorteno a déclaré qu’il comprenait la situation : « Au sens de la loi toutefois, on ne peut retenir l’hypothèse de la légitime défense car c’était une provocation d’ordre humain et non d’ordre juridique. » Condamnée à 7 ans de prison, Armande a embrassé sa fille avant de disparaître sous escorte policière.

Sa fille Pierrette, qui adoptera finalement le nom de Pier Béland, a ensuite fait carrière dans le showbizz, en se faisant connaître pour sa musique country. Elle est décédée en 2013, à l’âge de 65 ans.

En 1978, Armande a refait les manchettes, cette fois parce qu’une autre de ses filles, Berthe Béland, avait tué sa conjointe, le 2 octobre 1978. Berthe vivait elle aussi de la violence psychologique et, tout comme sa mère, a utilisé une arme à feu pour mettre fin à ses problèmes.


 

[1] Lucien Rivard, « Armande Cyr-Béland raconte ce qui l’a poussée à « liquider » son ex-amant, La Presse, 2 juin 1971.

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