1971, 4 juin – Conrad Bard, 47 ans

Meurtre par contrat? – Arme à feu (calibre .32)

Saint-Jean-sur-Richelieu, rue Saint-Charles – 1 SC

Lionel Lamarre, perpétuité; et Renaud Bisson, 23 ans, s’est suicidé avant d’être arrêté.

Le corps du chauffeur de taxi Conrad Bard, 47 ans, a été retrouvé vers 2h00 dans la nuit du 4 juin 1971. Il était dans sa voiture, au fond de la rue Saint-Charles, qui se termine par un cul-de-sac, à Saint-Jean d’Iberville. Bard demeurait au 22 rue Jacques-Cartier, à Saint-Jean. Ce sont deux policiers qui effectuaient leur tournée de routine qui ont découvert la scène de crime.[1]

« Les propos tenus par des connaissances de la victime laissent clairement entendre qu’il s’agit d’une mort violente et peut-être même d’un règlement de compte. Ces dernières jugent d’ailleurs les blessures de la victime assez significatives. »[2] En se fiant à certains articles de journaux, la police s’est montrée avare de commentaires dans cette affaire. Elle n’a même pas informé les journalistes quant à l’arme du crime ou la façon dont la victime avait trouvé la mort.

C’est alors que la recherche aux suspects a commencé. Renaud Bisson, 23 ans, a été retrouvé asphyxié dans son auto à Saint-Séverin, le 15 juin. Les enquêteurs commençaient à s’intéresser à lui. Le jeune homme habitait à Saint-Jean d’Iberville depuis longtemps. « La police précise que le jeune homme était couché sur la banquette avant du véhicule, la tête appuyée sur un oreiller, que l’appareil de radio jouait. Le bout d’un tuyau quelconque était relié au tuyau d’échappement tandis que l’autre entrait dans l’auto par la petite vitre d’une portière avant. »[3] Le jeune Bisson avait été condamné en 1967 pour vol à main armée.

À la fin juin, on apprenait que la police avait enfin trois suspects et que leur enquête préliminaire était reportée. Il s’agissait de Georgette Potvin, 30 ans, Lionel Lamarre, 42 ans, et André Saint-Pierre, 43 ans. Tous les trois ont été tenus criminellement responsables de la mort du chauffeur de taxi. Par ailleurs, la police était toujours à la recherche d’un quatrième suspect. L’enquête a démontré que Bard vivait en concubinage avec Georgette Potvin. Celle-ci a d’ailleurs souligné au coroner que Bard menait une vie dure et qu’elle avait tenté de se séparer de lui à plusieurs reprises. Lionel Lamarre lui aurait donc confié qu’il connaissait quelqu’un qui pouvait se débarrasser de Bard pour 700$. Georgette a accepté en croyant que l’individu se contenterait de lui donner une correction.

En juillet, un revolver de calibre .32 a été retrouvé dans la rivière Richelieu et il s’est avérée être l’arme du crime, selon les experts. Il s’agissait d’une arme à canon très court et de modèle très ancien, selon La Voix de l’Est.

En octobre 1972, Lionel Lamarre a été condamné à perpétuité pour le meurtre de Bard. Il semblerait qu’il n’y ait jamais eu d’accusation portée contre Georgette ni André Saint-Pierre.

[1] Une autre version veut que ce soit plutôt le gardien de nuit d’une usine qui ait contacté les policiers après avoir remarqué la voiture taxi abandonnée.

[2] Jean Naud, « Chauffeur de taxi trouvé mort dans sa voiture à St-Jean », La Voix de l’Est, 5 juin 1971.

[3] Le Soleil, 16 juin 1971.