1971, 6 octobre – George Matthews; Thomas Crawley; et Gaétan Langlois
- 21 déc. 2024
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Meurtre d’autorité – Arme à feu (calibre .410) - Tueur de masse
Montréal, boulevard Dorchester – 1 SC
Vincent Meloche, 27 ans, tueur de masse, trois sentence à perpétuité.
En 1970, en vertu d’un programme d’aide pour d’anciens détenus condamnés pour crimes mineurs, Vincent Meloche avait été embauché par la compagnie Dupont à ses bureaux de la rue Dorchester Ouest, à Montréal. Le 5 octobre 1971, son patron immédiat, George Matthews, l’a congédié pour insolence.
Au lendemain de son congédiement, le 6 octobre, Meloche s’est armé d’un fusil de chasse tronçonnée de calibre .410 qu’il a dissimulé sous son veston. Il est revenu à son ancien lieu de travail d’un pas déterminé. Il était alors 10h20.
À l’intérieur, « Il a interrompu une réunion entre M. Cawley et M. Matthews pour exiger sa réintégration. Devant leur refus, dit la police, l’homme, âgé de 27 ans, a sorti une carabine de calibre .410 et a tiré sur eux. Il s’est ensuite dirigé vers un passage qui relie l’édifice no 555 [ouest boulevard Dorchester] à celui du no 505 de la rue Dorchester. Là il a tiré sur M. Langlois. »[1]
À sa sortie de l’immeuble, Meloche, qui travaillait chez DuPont depuis 18 mois seulement, avait fait trois victimes.
Vers 11h00, un dirigeant de la compagnie, Colin Young, et un policier, sont entré en contact avec Meloche par téléphone. Le tueur a demandé à Young de venir le chercher. Toujours accompagné du policier, Young s’est rendu à la rencontre de Meloche, qui les attendant dans une cabine téléphonique à l’intersection de l’avenue du Par cet du boulevard Saint-Joseph. Meloche s’est laissé arrêter sans faire d’histoire.
La femme du tireur a ensuite confié que, selon elle, son mari avait été congédié injustement. « Mme Meloche certifie en tout cas que son mari semblait nourrir aucune intention criminelle lorsqu’il a quitté son domicile pour se rendre chez Du Pont. Il voulait, selon elle, obtenir uniquement les raisons exactes de son congédiement. Elle ne l’a pas vu emporter son arme. »[2]
Les procédures judiciaires se sont prolongées durant des années contre le tueur de masse. D’abord défendu par Robert Lemieux, le célèbre et controversé avocat du FLQ, il a ensuite obtenu le procureur de l’aide juridique Robert LaHaye. Finalement, c’est le 26 mars 1976 que Meloche a reçu sa dernière sentence : trois peines de réclusion à perpétuité.
En 1984, après 8 ans, alors qu’il est âgé de 40 ans, il a bénéficié d’une remise de peine. Évidemment, c’était l’année où un autre tueur de masse allait se démarquer. Denis Lortie s’est attaqué au Parlement de Québec et, tout comme son prédécesseur, a tué trois innocentes personnes.
Le 15 octobre 2001, vers 5h30, dans la ruelle située derrière le 1695 Bélanger-est à Montréal, un citoyen qui se rendait au travail a aperçu un homme couché sur le dos et qui ne bougeait pas. Il a donc appelé le 911. À leur arrivée, les policiers ont constaté que l’homme était calciné. Selon toute vraisemblance, il s’était immolé par le feu. Le suicidé a été identifié comme Vincent Meloche.
Selon Jacqueline De Haître, la sœur de Meloche, son frère était dépressif depuis 1973 et il aurait d’ailleurs tenté de se suicider à plusieurs reprises au fil des années. Depuis la mort de sa mère, en mai 2001, il abusait de l’alcool et son comportement s’aggravait sans cesse.
[1] « Triple assassinat, un employé mis à pied est détenu sur mandat du coroner », La Tribune, 8 octobre 1971.
[2] « Un employé congédié tue trois patrons », La Presse, 8 octobre 1971.
Rapport du coroner sur le décès de Meloche, survenu en 2001:
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