Homicide domestique par un conjoint non suicidaire – Arme à feu (calibre .22) – Mise en scène
Pointe-Gatineau, 37 rue Flair, app. 8 - 1 SC
Léopold Morin, son conjoint de 30 ans, perpétuité.
Dans la nuit du 24 mars 1972, Louise Liberty, 25 ans, était en train de mettre de l’ordre dans son appartement de la rue Flair, à Pointe-Gatineau, lorsque le meurtrier est entré par la porte arrière. Il avait une clé. D’un coup d’épaule, il a ensuite fait sauter la chaînette de sécurité. Dans la cuisine, il s’est présenté en pointe une arme, une carabine tronçonnée de calibre .22 muni d’un mécanisme automatique. Il a tiré un premier coup, mais a manqué sa cible. Louise en a alors profité pour fuir vers sa chambre. C’est là que le meurtrier l’a rattrapé et abattu de 4 balles dans la tête. « Ce que le meurtrier ignore, toutefois, c’est que dans la chambre située juste en face de celle de sa victime, il y avait un homme qui par l’embrasure de la porte, l’a vu passer au moment où il poursuivait Louise Liberty. »[1]
Ce précieux témoin a plus tard raconté être un ami de Louise et que celle-ci lui avait demandé de venir dormir à son appartement, car elle avait des raisons de craindre son ex-conjoint. Pendant le drame, il l’avait même entendue crier : « Non, Léo! »
Peu de temps après le meurtre, Léopold Morin, 40 ans, s’est présenté au poste de police pour tenter de savoir ce qui se passait dans l’affaire du meurtre de Louise. Il a aussitôt été arrêté et accusé du meurtre.
Le mois suivant, il a été tenu criminellement responsable de la mort de Louise et accusé de meurtre au criminel. En février 1973, dès l’ouverture de son procès, Morin a surpris tout le monde en plaidant coupable pour meurtre non qualifié, c’est-à-dire l’accusation pour laquelle le procès devait avoir lieu. Le juge l’a aussitôt condamné à perpétuité. Ainsi, le nom du témoin clé n’a jamais été révélé.
[1] Le Droit, 25 mars 1972.
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