Homicide par négligence criminelle – Par Incendie
Côte-Nord, Mont Wright – 1 SC
Non élucidé. Le coroner n’a pas donné de conclusion précise.
Le 10 octobre 1973, c’est dans un contexte de guerre syndicale qu’un incendie s’est déclaré dans la cafétéria de la compagnie Crawley McCracken, sur les chantiers de Fermont et Mont Wright, à une trentaine de milles de Wabush. Le feu aurait été allumé par des employés de la compagnie Québec Cartier Mining, qui exploitaient les mines de fer du secteur. Du côté de la compagnie, ce fut par la suite le mutisme le plus complet, ce qui explique sans doute, du moins en partie, pourquoi il est aujourd’hui difficile de reconstituer les événements entourant ce drame.
Le drame semble avoir pris une proportion impressionnante car on a dû évacué par avion plus de 1,800 travailleurs. Le 12 octobre, Montréal-Matin annonçait qu’on avait retrouvé les ossements d’au moins une victime dans le brasier. Pendant ce temps, la SQ parlait de la possibilité d’un bilan pouvant s’étendre jusqu’à 6 victimes. Le 17 octobre, le même journal soulignait que quatre ouvriers manquaient toujours à l’appel.
Le 19 octobre 1973 on annonçait qu’on venait d’identifier une première victime: Robert Anctil, 56 ans. Pendant ce temps, la SQ continuait ses recherches afin de découvrir la cause exacte de l’incendie. Le 15 novembre, on expliquait que les autorités n’avaient toujours pas réussi à identifier l’autre victime.
Lors de l'enquête du coroner, tenue par Me Cyrille Delage en mars 1974 au palais de justice de Sept-îles, celui-ci s'est particulièrement intéressé à un certain Victorin (ou Sylvain) Côté, dans la chambre duquel ont avait retrouvé un bidon d'essence. L'enquête a fait ressortir le fait qu'un incendiaire se trouvait sur les lieux au moment des faits. On a souligné que la deuxième victime ne pourra vraisemblablement jamais être identifiée. Quant à Côté, il semble qu'on ne l'aurait jamais retrouvé.
Toutefois, les témoignages entendus devant le coroner Delage ont permis d'en apprendre davantage sur les détails entourant le décès d'Anctil. Alors que des ouvriers s'efforçaient de réveiller ceux qui dormaient plus profondément, Anctil est apparu à une fenêtre. Il a ensuite reculé pour permettre à des hommes qui utilisaient un bâton de finir de briser la fenêtre. Déjà, une épaisse fumée envahissait sa chambre. On a vu ses mains agripper le rebord de la fenêtre, avant qu'il bascule et s'effondre.
En décembre 1975, on a souligné la sortie du livre L’enfer du mont Wright, par Jean-Guy Loiselle, aux éditions Québec-Amérique. Cette fois, on parlait de deux victimes et d’un coroner qui avait ajourné son enquête sans fournir de conclusion.
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