1973, 2 novembre – Georges Gobeil, 42 ans

Homicide argumentatif – Battu à mort

Québec, Auberge du Palais – 1 SC

Toussaint Leblanc, 28 ans, 6 ans de prison; et Rodrigue Moreau, 26 ans, 5 ans de prison.

Georges Gobeil, un homme de 42 ans qui habitait sur la rue Saint-Paul, à Québec, s’est retrouvé à boire des coups à l’Auberge du Palais, sur le Côte-Nord, en compagnie de Toussaint Leblanc, 28 ans, et Rodrigue Moreau, 26 ans. Après avoir ingurgité une certaine quantité d’alcool, une dispute a alors éclaté entre les trois hommes.

Vers 3h00 de la nuit, le propriétaire de l’auberge a été averti par un client qu’il se passait quelque chose et en arrivant dans la chambre de Gobeil, ce dernier était étendu par terre. Il a immédiatement téléphoné à la police. Tout indique qu’au moment de rentrer dans sa chambre, on a frappé à la porte. C’étaient Leblanc et Moreau.

Gobeil travaillait comme concierge mais on le disait fragile, d’autant qu’il pesait seulement 90 livres. Selon l’autopsie, il « avait subi de multiples traumatismes au visage et au corps et que sa mort avait été causée par la rupture de la colonne vertébrale à deux endroits. La moëlle épinière avait été sectionnées en même temps. »[1]

Le 16 novembre 1973, Leblanc, de Baie-Trinité, et Moreau, de Godbout, ont été accusé de meurtre. Une enquête de coroner avait tenu les deux foreurs criminellement responsables. Leur enquête préliminaire les a ensuite renvoyés subir leur procès aux prochaines sessions. Étonnamment, le juge a imposé une ordonnance de non-publication, de sorte que les journalistes n’ont pu partager avec le public les circonstances du drame.

Le 4 mai 1974, on leur a finalement offert de plaider coupable à une accusation réduite d’homicide involontaire, ce qu’ils ont fait. Trois semaines plus tard, Leblanc était condamné à 6 ans de prison, tandis que Moreau s’en sortait avec 5. « La peine légèrement plus forte imposée à Leblanc s’explique par le fait qu’il possédait déjà un dossier antérieur. »[2]

Par ailleurs, Le Soleil a souligné que Moreau avait été blessé en 1972 à Sept-Îles lors de la célèbre grève du Front commun, lorsqu’une voiture avait franchi la ligne de piquetage.

[1] Le Soleil, 16 novembre 1973.

[2] Le Soleil, 23 mai 1974.