Profit personnel – Arme à feu (calibre .22)
Laval, Hôtel Chomeday – 1 SC
Non élucidé. Yves Poulin, 31 ans, acquitté; et Jacques « Coco » Montmorency, accusation abandonnée.
Dans la soirée du 8 juin 1973, Bruno Cyrenne, 48 ans, et Gaétan Jacques, 27 ans, dormaient sur la banquette arrière d’une automobile garée dans le stationnement de l’hôtel Chomeday, à Laval. Sur la banquette avant, c’est Alain Arsenault, 28 ans, qui dormait comme un bébé. Soudainement, un individu s’est approché du véhicule et a tiré sur les trois hommes, sans la moindre explication. Les coups de feu ont attiré un policier qui passait par là et à son arrivée, il a vu un individu qui s’est empressé de pointer une arme sur lui. L’instant d’après, il laissait tomber son arme. Lorsque le policier lui a demandé si c’est lui avait fait ça, en parlant du massacre des trois hommes dans la voiture, l’homme a répondu non. Le policier l’a évidemment arrêté et c’est ainsi qu’on a appris son identité : Jean-Yves Poulin, 31 ans.
À l’arrivée des secours, seul Arsenault était encore en vie et on l’a transporté d’urgence à l’hôpital. On craignait pour sa vie mais il s’en est sorti. Poulin aurait expliqué aux enquêteurs qu’il avait cru que les hommes dans l’auto lui en voulaient, alors il avait, en quelque sorte, pris les devants. En janvier dernier, il avait fait face à une accusation de tentative de meurtre mais on l’avait été acquitté puisqu’un témoin important ne s’était jamais présenté.
Cyrenne travaillait comme agent de sécurité pour la compagnie McDonald Tobacco.
Jacques « Coco » Montmorency a aussi été accusé du double meurtre de Cyrenne et Jacques, mais le 1er octobre 1973 il a été libéré de ces deux accusations par le juge Charles Cliche. « Le tribunal, en rendant cette décision, a fait remarquer qu’aucun jury convenablement instruit ne pourrait raisonnablement trouver le prévenu coupable avec la preuve que l’on avait faite devant lui. »[1] Or, cette preuve avait été déposée à huis clos.
En mars 1974, lors du procès de Jean-Yves Poulin un policier a témoigné à l’effet qu’au soir du drame Poulin avait aussi pointé son arme sur lui. L’individu avait ensuite laissé tomber son arme de calibre .22. Le policier lui avait demandé si c’est lui qui avait fait ça et Poulin avait répondu non. Finalement, Poulin a été acquitté mais a dû passer encore quelques jours en prison, étant donné une autre accusation pour possession d’arme.
Ainsi, le double du stationnement de l’hôtel Chomeday n’a jamais été résolu.
[1] La Presse, 2 octobre 1973.
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