Homicide commis lors d’un vol – Arme à feu
Montréal, 2700 rue Beaubien – 1 SC
Pierre Gravel, 25 ans, perpétuité; et André Chartrand, 20 ans, 10 ans de prison.
Roger Beauregard travaillait 17 heures par jour comme pour faire tourner son dépanneur lorsque deux voyous se sont présentés devant lui le 21 avril 1975 en demandant le contenu du tiroir-caisse. Puisqu’il avait été victime de quatre autres braquages depuis le début de l’année, il a, cette fis, refusé d’obéir. Cette décision lui a été fatale. Les deux bandits, qui n’avaient certainement pas le loisir de s’éterniser sur les lieux, l’ont abattu. Toutefois, le geste n’était apparemment pas planifié. Il a plutôt eu pour effet de les faire déguerpir au plus vite, sans rien voler dans le magasin.
Par la suite, l’enquête a révélé que c’est à la suite d’une beuverie que Pierre Gravel, 25 ans, et André Chartrand, 20 ans, sont entré dans le dépanneur de Beauregard. Ce dernier leur aurait lancé une bouteille d’eau gazeuse en guise de réplique, mais l’un des deux – on croit que c’est Gravel – a fait feu avec une arme qu’il transportait sur lui.
En novembre 1975, Gravel a été condamné à purger une peine de prison à perpétuité, tandis que Chartrand a Hérité d’une sentence de 10 ans.
À la fin d’octobre 1976, Gravel s’est évadé alors qu’il devait comparaître au palais de justice de Joliette. Au moment où la camionnette arrivait dans le stationnement du palais de justice et que les gardiens s’apprêtaient à ouvrir, Gravel a foncé dans les portière du véhicule, a bousculé les agents et a pris la fuite en courant. On croyait qu’il avait pu bénéficier de l’aide d’un complice, mais on ne comprenait pas comment il avait réussi à se défaire de ses menottes au cours du trajet. On le qualifiait de « très dangereux ».
Quelques jours plus tard, c’est au 4980 est boulevard Henri-Bourassa, à Montréal, que les autorités ont repris Gravel. Il se cachait chez un dénommé Aimé Gagnon, 24 ans, qui avait lui-même un frère en prison.
Pierre Gravel ne devait plus jamais ressortir de prison. C’est là qu’il est mort des suites du SIDA le 30 janvier 1995 à l’intérieur des murs du vieux penn, le St-Vincent-de-Paul. Quelques semaines avant sa mort, la Commission des libérations conditionnelles lui avait refusé une demande de libération. À l’époque, son cas a servi d’exemple dans les journaux pour une personne qui militait en faveur de la libération des prisonniers en phase terminale. La question était peut-être de se dire si on devait montrer de l’humanisme envers un détenu mourant ou alors rester intransigeant face au meurtrier d’un homme qui travaillait 17 heures par jour pour gagner sa croûte?
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