1976, 25 mars – Pierre Poitras, 32 ans

Homicide conflictuel – Arme à feu

Sainte-Sophie (Laurentides) – 2 SC

Pierre Côté, 37 ans, prison à vie; et Lucille Hébert, 33 ans, coupable avec sursis de sentence.

Pierre Poitras, 32 ans, était le conjoint de Jeannette Beaudet-Côté, 59 ans, de Sainte-Sophie. Avant de venir témoigner devant le coroner, Mme Beaudet-Côté a expliqué que son frère Guy Beaudet l’avait menacé tout en lui conseillant de ne pas tout dire devant le coroner. Or, Ce même Guy Beaudet avait été condamné pour un meurtre commis aux États-Unis en 1966.

En apprenant que son conjoint Pierre Côté, 27 ans, avait une liaison avec Nicole Cormier, Mme Jeannette Beaudet avait décidé de le quitter. Elle a profité d’une dispute survenue à Montréal pour demander l’aide de son fils Guy de venir l’aider à récupérer ses affaires à Sainte-Sophie. Sur place, André Giroux lui a proposé de signer un bail à son nom, ce qui lui « permettrait de faire chasser son concubin par l’entremise d’un avocat. Plus tard dans la journée, elle retourne chez elle avec le bail et le montre à Pierre Poitras qui le déchire en lui faisant remarquer qu’elle ne réussirait jamais à le faire partir. Son fils, Pierre, commence déjà à parler de flamber Poitras, mais il en est dissuadé par elle et son autre fils, Guy. »

Dans la soirée, Pierre Côté, reconnu pour sa violence, a consommé beaucoup d’alcool. Après avoir regardé la partie de hockey à la télé et regardé le film La mort d’un bûcheron, Pierre Côté a décidé de se rendre chez Poitras tout en y entraînant de force son frère Guy. Sa mère, Jeannette, était couchée, malade, avec sa propre conjointe, Lucille Hébert.

Côté et Poitras se détestaient déjà depuis longtemps, au point où ils se sont déjà tirés dessus l’un et l’autre. En arrivant, Côté a frappé Poitras avec la crosse de son fils de calibre .12. Ensuite, il a appelé Lucille en lui demandant de lui apporter ses « morceaux ». Pendant ce temps, il continuait de frapper Poitras. À l’arrivée de Lucille, celle-ci lui a remis sa carabine .303 et un revolver de calibre .38. C’est de ces deux armes qu’il s’est servi pour finalement abattre Poitras. Une fois le crime commis, il a ensuite demandé à sa femme de cacher les armes.

Le 9 novembre 1976, Lucille Hébert a été reconnue coupable de meurtre. Toutefois, le juge a donné un sursis de sentence, en reconnaissant qu’elle avait agi sous la menace de son petit ami. En 1977, la Cour d’appel a donné raison au juge. Pour sa part, Côté a aussi été reconnu coupable mais il a écopé d’une sentence d’emprisonnement à vie.