1976, février-13 mai – Ingrid Anne Marie Joseph, 16 ans
- 8 avr.
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Dernière mise à jour : 16 avr.
Homicide à motif indéterminé - Arme blanche – Objet contondant
Montréal, 5755 rue De Gaspé - ? SC
Non élucidé
Dans son édition du 14 mai 1976, le Montréal-Matin a publié une photo explicite du corps d’une jeune femme de race noire étendue sur la chaussée. Elle aurait été tuée la veille, vers 23h00, et son cadavre retrouvé par un travailleur, une trentaine de minutes plus tard, en face du 5755 rue De Gaspé, dans le nord de Montréal. « Selon la police, la victime aurait été assassinée au cours de la soirée à l’endroit même où l’on a retrouvé son corps. Les premières constatations laissent croire que la victime aurait été poignardée. Mais un bout de bois maculé de sang a été retrouvé sur la scène du crime. Au moment de la découverte du cadavre, par un ouvrier qui se rendait à son travail, la victime était étendue face contre terre et la jupe légèrement retroussée. Un soulier et une boucle d’oreille, sont les seuls objets personnels de la jeune femme qui ont été retrouvés à ses côtés. La section des enquête criminelles de la police de la CUM a ouvert une enquête sur ce meurtre qui devient le 76e [sic] à être commis sur son territoire.”[1]
Après vérification, il semble y avoir eu erreur dans le fait de prétendre qu’il s’agissait du 76e meurtre de l’année à Montréal. La Presse a d’ailleurs corrigé le tir en soulignant qu’il s’agissait plutôt du 38e meurtre de l’année. Par ailleurs, on a appris l’identité de la victime. Elle s’appelait Ingrid Anne Marie Joseph, 16 ans. En fait, elle était disparue de la résidence de ses parents depuis février. On a aussi indiqué que son agresseur l’avait poignardé au thorax.
La même nuit, le corps d’un jeune homme de race noir âgé de 20 ans a été retrouvé sur le chemin de Saint-Hubert. On l’avait abattu de deux balles de calibre .410 dans la tête. À l’époque, La Presse a souligné que la police n’écartait pas la possibilité qu’il y ait un lien entre les deux affaires, mais ces deux dossiers ne semblent pas reliés. En effet, le jeune homme a été identifié comme Ralph Kenney Edwards et son meurtre a été résolu : il a été tué par un mineur du nom de Roderick Nicholson, qui a été reconnu coupable d’homicide involontaire. Aucun autre lien n’a été fait avec le dossier d’Ingrid.
Dans l’enquête du coroner, que nous avons reçu de BAnQ le 15 avril 2025, on remarque que le nom de la victime apparaît ainsi : « Anne-Marie Joseph ». Le prénom d’Ingrid n’apparaît nulle part ailleurs que dans les journaux. Est-ce suffisant pour envisager la possibilité qu’Ingrid ait été un pseudonyme, comme les prostituées ont habitude de le faire?
Ensuite, le document souligne que le pathologiste au dossier était le Dr André Lauzon, qui a décrit la cause du décès de cette façon : « Perforations du cœur et hémorragie interne importante secondaire à des perforations nombreuses du poumon gauche. Perforation de l’œsophage, du diaphragme et du foie. » Elle semble donc avoir été poignardée mais on ignore le nombre de coups. Sans doute, les détectives conservaient pour eux ces informations dans le but éventuel de confondre un suspect potentiel.
Le coroner Roch Héroux a ouvert ses audiences publiques seulement le 25 janvier 1977. En ouverture, il a donc confirmé que la victime était âgée de 16 ans et qu’elle habitait au 11688 St-Germain, appartement 211, à Montréal. Le corps a été identifié par sa sœur, Mme Leyland. La seule preuve déposée a été le rapport d’autopsie du Dr Lauzon.
Ensuite, le coroner Héroux a appelé Roger Pellerin, l’enquêteur au dossier, qui a confirmé avoir interrogé « plusieurs personnes » et que l’enquête se poursuivait. Immédiatement, le coroner a conclu que la jeune femme a été assassinée par un ou plusieurs inconnus. C’est ainsi qu’on entendait parler du dossier pour la dernière fois.
[1] Montréal-Matin, 14 mai 1976.
Enquête du coroner:
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