2000, 27 avril – Francine Lacroix, 49 ans12
- 10 avr.
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2000, 27 avril – Francine Lacroix, 49 ans12
Homicide à motif indéterminé – Arme à feu
Henryville, 2829, route 225 – 1 SC
Non élucidé.
Le 27 avril 2000, Francine Lacroix, 49 ans, était retrouvée morte dans sa maison du 2829 de la Route 225, à Henryville. Il était 11h00 lorsque son frère, Serge Lacroix, a sonné à sa porte. Puisqu’il n’obtenait aucune réponse, il s’est rendu à la porte avant et c’est là, en jetant un coup d’œil par la fenêtre, qu’il a vu le corps de Francine étendu dans l’entrée. « Il frappe dans la vitre pour la réveiller et il s’aperçoit qu’il y a une mare de sang au niveau de la tête », écrira le coroner dans son rapport. Puisque la porte n’était pas verrouillée, Serge a réussi à entrer pour téléphoner au 911 avant de ressortir aussitôt.
Francine a été atteinte de plusieurs projectiles d’arme à feu. Selon le rapport du coroner Dandavino, qui s’est déplacé sur la scène de crime, a mentionné la présence « des lividités au niveau des membres supérieurs et inférieurs. On note des rigidités des membres supérieurs et inférieurs. La rigidité rompue artificiellement ne se produit pas. Il y a du sang coagulé au niveau de la tête ».
L’autopsie, pratiquée par le Dr André Lauzon du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale de Montréal, a pu déterminer que la victime a été atteinte de « 3 décharges d’arme à feu de moyen calibre, avec des projectiles de plomb non chemisés. On note un traumatisme crânio-cérébral suite au passage intra-cérébral et dans le tronc cérébral d’un projectile d’arme à feu de calibre .38/.357 avec des projectiles de plom[b] non chemisés. Le corps est en voie de putréfaction, surtout au niveau des organes internes ».
Quant aux analyses toxicologiques, elles ont déterminé l’absence d’alcool et de drogue dans le sang. Toutefois, les trois projectiles ont été récupérés et conservés pour l’enquête. « Les examens microscopiques révèlent que ces 3 projectiles correspondent au même calibre et qu’ils possèdent les mêmes significations de rayures et de cloisons », a ajouté le coroner.
Francine a été vu vivante pour la dernière fois le 25 avril 2000, à l’intérieur du Canadian Tire de Saint-Jean-sur-Richelieu. Elle était sur le point de divorcer. C’est aussi ce que le coroner a noté dans son rapport : « elle est en instance de divorce et vis séparée de son mari. Elle avait 2 enfants, un fils âgé de 22 ans et une fille décédée le 97-09-17 dans un accident de voiture. Le couple possédait une ferme qui était à vendre depuis septembre 1999 et dont 60% appartenait à Madame Lacroix et 40% à son conjoint ».
En ce qui concerne les détails de la scène de crime, le coroner a écrit que « l’accès à l’intérieur peut se faire par une porte située à droite de la porte de garage ou par une autre donnant accès directement dans la salle à manger ». Au moment de la découverte du corps, on a retrouvé trois sacs de plastique sur la table de cuisine, ceux-ci contenant des articles achetés durant la journée du 25 avril. On y a aussi trouvé une facture du Canadian Tire datée du 25 avril à 13h12.
Le coroner a aussi noté que : « La porte centrale n’est pas verrouillée et la porte à droite de la porte du garage est verrouillée. La clé qui permet d’ouvrir cette porte est dans un manteau appartenant à Madame Lacroix accroché sur un cintre dans la garde-robe de l’entrée du garage. La porte arrière qui est dans la salle de lavage n’est pas verrouillée. Il n’y a aucune lumière allumée. Il n’y a rien de déplacé ».
Le 22 avril, Francine avait téléphoné à son comptable pour lui donner rendez-vous chez elle le 27 avril. « Son ex-conjoint l’a vue il y a 2 à 3 semaines et son fils l’avait vue samedi le 00-04-23, vers 15h30. Il y a alors eu une discussion sur la vente de la ferme et Madame Lacroix lui a parlé du montant qu’elle désirait obtenir pour la vente de la ferme ainsi que des conditions de la vente. Madame Lacroix a demandé à son fils de faire signer des chèques à son ex-conjoint. Son fils est allé à tous les jours à la ferme pour voir les chiens ou travailler dans le garage mais n’est pas entré dans la maison ».
Le 25 avril, vers 8h00, « son ex-conjoint est allé au domicile et a laissé les chèques dans le garage. Il n’entrait plus dans la maison depuis qu’il avait été expulsé en septembre 99. Il a nourri les chiens et est parti trente minutes plus tard pour retourner chez lui. Le pick-up de Madame Lacroix était au domicile. Son ex-conjoint est repassé devant la résidence de Madame Lacroix vers 10h00 est [et] son pick-up n’y était plus. Vers 17h00, alors qu’il passe à nouveau devant la résidence, il remarque que le pick-up est de retour. »
Le 26 avril, « son ex-conjoint retourne au domicile pour nourrir les chiens et ne voit pas Madame Lacroix. Les rideaux sont ouverts. L’enveloppe contenant les chèques n’est plus dans le garage. Il est retourné au domicile le 00-04-27 vers 8h00 pour nourrir les chiens et remarque que les rideaux sont ouverts et ne voit pas Madame Lacroix. Madame Lacroix avait présenté 3 offres de partage qui avaient été refusées. Son conjoint en a fait une seule qui a également été refusée ».
Francine avait un autre rendez-vous le 14 mai avec son avocate, un fiscaliste et son conjoint, pour une offre de partage des terres. « Une offre d’achat avait été faite par une tierce personne pour acheter la terre », écrit le coroner. « Selon les connaissances de Madame Lacroix, cette dernière était prête à vendre sa terre au plus offrant.”
En revenant sur la journée du 25 avril, celle que le coroner attribue au meurtre, un voisin aurait rencontré Francine vers 9h30 pour lui faire un message et l’avait ensuite vu quitter la maison entre 11h10 et 11h20. « Madame Lacroix a parlé à une amie l’informant que son fils avait été la voir le 00-4-21 et qu’il lui avait dit qu’elle était en train de tout détruire et de mettre son père dans la rue. Madame Lacroix lui a dit qu’elle voulait vendre la terre mais qu’elle ne voulait pas faire de cadeau. La discussion a été assez colérique et Madame Lacroix a dit à son fils : « si tu veux acheter, fais-moi une offre ». Celui-ci lui aurait répondu : « j’en ai une offre, elle est à mon bureau et tu vas le savoir mardi ». »
Le coroner a également souligné que « le père et le fils ont refusé de se soumettre au test polygraphique ». En revenant sur le passé du couple Vézina-Lacroix, le coroner a rappelé que, le 10 septembre 1999, un huissier s’était présenté sur les lieux pour signifier à M. Vézina d’expulser les lieux. Mme Lacroix se disait espionnée. « Son fils a alors répondu que si son père devait quitter la résidence que lui aussi quitterait. Ils ont eu 5 jours pour quitter les lieux ».
Depuis la mort de sa fille, en 1997, Francine aurait beaucoup changé, au point d’adhérer à une secte basée dans la région de Hull. Au cours d’un voyage visant à approfondir sa spiritualité, elle avait rencontré un homme qu’elle a continué à fréquenter par la suite. Selon le registre d’état civil disponible sur Généalogie Québec, Francine avait épousé Gilles Vézina (né le 23 février 1949) à Saint-Alexandre d’Iberville le 25 septembre 1976.
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